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Coupe du monde de rugby féminin : pourquoi faut-il s'intéresser de près aux Bleues ?

La compétition se tient du 1er au 17 août à Paris et Marcoussis (Essonne). Le XV de France est un prétendant sérieux au titre.

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Les Bleues se rassemblent pour l'hymne national avant le match France-Italie au stade Ernest Argelès de Blagnac (Haute-Garonne), le 8 février 2014. (PIERRE MERIMEE / AFP)

Pour la première fois depuis sa création, en 1991, la Coupe du monde de rugby féminin se joue en France, à partir de vendredi 1er août. Pour l'occasion, la France affronte le Pays de Galles au Centre national du rugby, à Marcoussis (Essonne). Après un tournoi des Six Nations remporté haut la main, le XV de France compte bien ajouter un nouveau titre à son palmarès.

Francetv info vous donne cinq raisons de suivre les Bleues de près durant la compétition.

Parce qu'elles proposent du beau jeu

Pour les non-initiés, le rugby se résume souvent à un tas de joueurs couchés par terre. Mais les femmes ont un style de jeu bien plus fluide que leurs homologues masculins. "Les hommes sont dans le défi physique et le contact, alors que les filles privilégient la tactique, les gestes techniques et la recherche du mouvement", explique Marie-Alice Yahé, ancienne capitaine du XV de France contactée par francetv info. Résultat : les Bleues osent plus et proposent un jeu "décomplexé", ballon en main.

Un style qui séduit de plus en plus de spectateurs : près de 9 000 personnes ont assisté au dernier match du XV féminin face à l'Angleterre, lors du tournoi des Six Nations, en mars. "Le rugby féminin est plus passionnant parce qu'il est plus rapide : il y a en permanence des retournements de situation", souligne Charlotte Jaouen, ailière au club Maisons-Laffitte Saint-Germain Poissy. "Cela plaît aux gens de retrouver chez les Bleues ce 'french flair' [dans lequel l'improvisation joue un grand rôle] que les hommes pratiquent moins", confirme Marie-Alice Yahé, qui commentera les rencontres de la Coupe du monde sur France 4.

Parce qu'elles ont de l'ambition

"On rêve de soulever la Coupe", annonce Gaëlle Mignot, la talonneuse et capitaine des Bleues depuis le départ en retraite forcé de Marie-Alice Yahé. Les Françaises ont fait partie du carré final à cinq reprises, ne ratant les demi-finales qu'en 1998. Il y a quatre ans, elles avaient terminé à une marche du podium.

De quoi avoir des envies de revanche. "La dernière fois, on a échoué à la plus mauvaise place et on espère qu’à domicile, on va réussir", confie ainsi Gaëlle Mignot à RFI. Pas question pour autant de "griller les étapes" pour la numéro 2, interrogée par l'AFP. "On veut d'abord attaquer de la meilleure des façons contre une équipe [le Pays de Galles] qu'on connaît bien."

Autre ambition des joueuses : mettre un coup de projecteur sur un sport encore très peu apprécié du grand public. "C'est l'occasion de changer l'image de notre discipline, de lutter contre les clichés", martèle Marie-Alice Yahé. Et d'encourager encore plus de jeunes à se mettre au rugby féminin, qui connaît déjà, à son échelle, une explosion. La Fédération française de rugby (FFR) recense 12 785 licenciées, soit une augmentation de 30% du nombre de rugbywomen depuis la Coupe du monde de 2010.

Parce qu'elles gagnent leurs matchs

Après deux tournées désastreuses face aux nations de l'hémisphère Sud et un tournoi des Six Nations en demi-teinte, les hommes de Philippe Saint-André pointent à la 7e place du classement mondial de l'IRB, rappelle francetv sport. Un bilan bien différent de celui du XV de France féminin, qui a remporté en mars le quatrième tournoi des Six Nations de son histoire, en réalisant le Grand Chelem.

Mieux encore, contrairement à leurs homologues masculins, les Bleues parviennent à gagner face à leurs adversaires de l'hémisphère Sud. Elles ont écrasé l'Afrique du Sud 46 à 6, lors d'un match de préparation de la Coupe du monde, début juillet. Un score de bon augure pour les phases de poule, qui les opposeront une nouvelle fois à l'Afrique du Sud ainsi qu'à l'Australie.

Si les filles de Nathalie Amiel et Christian Galonnier, les deux entraîneurs de l'équipe, sont cette année de sérieuses prétendantes au titre, elles ne font cependant pas encore figure de favorites. Les Black Ferns, l'équivalent féminin des All Blacks néo-zélandais, ont en effet débarqué en France dans le but de remporter leur cinquième titre consécutif de championnes du monde.

Parce que ce sont des sportives au parcours atypique

Les Bleues ont beau être sportives de haut niveau, elles ne bénéficient pas pour autant d'un statut professionnel. "Elles ont toutes des métiers à part entière et essaient d'avoir des emplois du temps aménagés pour le rugby, expliquait au Monde la cheffe de la délégation, Nathalie Janvier, en juin 2013. Il y en a une qui a un contrat à La Poste, trois autres à la Marine nationale. Celles qui travaillent dans des restaurants ou bien comme sages-femmes à l'hôpital ont parfois du mal à se libérer pour partir en match avec nous."

Les joueuses, dédommagées à hauteur de 129 euros par jour par la FFR, accordent beaucoup de temps à leurs clubs respectifs. Assa Koita, deuxième ligne de l'AC Bobigny et du XV France, dit ainsi pratiquer tous les jours, "à raison de trois entraînements en club par semaine, trois séances de musculation, sans compter les entraînements individualisés selon les semaines avec ou sans match", rapporte Rugbynews"C'est la grande inégalité par rapport aux hommes, ajoute Charlotte Jaouen. Même lorsque nous nous entraînons comme des semi-professionnelles, nous devons encore avoir un travail à côté et nous occuper de nos enfants."

Parce que les matchs sont faciles d'accès

Les occasions d'aller soutenir les joueuses du XV de France seront nombreuses durant la compétition. Les trois matchs de poule se joueront au siège de la FFR, à Marcoussis (Essonne), que les spectateurs pourront rejoindre grâce à des navettes gratuites au départ de Massy-Palaiseau. Les phases finales se joueront, elles, à Paris, dans l'enceinte du stade Jean-Bouin, qui accueille d'habitude les rencontres du Stade français. 

Et pour ceux qui n'auraient pas envie de se déplacer jusqu'en Essonne ? Les matchs de l'équipe de France seront retransmis en direct sur France 4, ainsi que sur francetv info

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