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Coupe d'Europe de rugby : les chances des clubs français

La compétition débute vendredi soir avec le match Racing Métro-Cardiff Blues. Cette année, si Toulouse et Clermont ne vont pas loin, c'est à n'y rien comprendre...

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6 min
Les capitaines des équipes françaises engagées en Coupe d'Europe. De gauche à droite : Lionel Nallet (Racing Métro), Chris Masoe (Castres), Yannick Nyanga (Toulouse), Fulgence Ouedraogo (Montpellier), Imanol Harinordoquy (Biarritz) et Aurélien Rougerie (Clermont). (PATRICK KOVARICK / AFP)

Le premier tour de la Coupe d'Europe de rugby débute vendredi 11 novembre à 21 heures avec le match Racing Métro-Cardiff Blues, à Colombes (Hauts-de-Seine). Pour se qualifier pour les quarts de finale, il faut finir premier de sa poule, ou alors dans les deux meilleurs deuxièmes. Autrement dit, c'est très compliqué et la tâche des clubs français pour briller s'annonce difficile. Tour d'horizon des chances françaises en H Cup.

• Racing Métro
La poule : Cardiff, London Irish, Edimbourg Elle est qualifiée de "très homogène" par l'entraîneur du Racing, Pierre Berbizier. Si les Ecossais d'Edimbourg semblent promis à la dernière place, la grande inconnue consiste en la performance de l'équipe galloise des Cardiff Blues, demi-finaliste l'an passé, capable du meilleur comme du pire. Les London Irish (une équipe anglaise, contrairement à ce que son nom laisse penser) peuvent se mêler à la lutte, mais n'ont pas beaucoup de profondeur de banc et ont une mêlée faiblarde.
L'expérience Les Racingmen ont connu une première participation difficile l'an passé. Plusieurs défaites à domicile avaient plombé leurs chances. "En Coupe d'Europe, il vaut mieux faire la course en tête", martèle Berbizier.
L'effectif Les jeunes pousses du club francilien ont assuré en championnat. On peut donc penser qu'une rotation H Cup/Top 14 est possible pour ménager les organismes.
L'objectif Atteindre les quarts de finale, ce qui semble raisonnablement optimiste.

La mêlée biarrote face à celle du Stade toulousain en finale de la Coupe d'Europe de rugby, le 22 mai 2010 au Stade de France, à Saint-Denis. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

• Biarritz
La poule : Ospreys, Saracens, Trévise Sur le papier, les Biarrots, derniers du Top 14, ne partent pas favoris. Les Gallois des Ospreys sont leaders de la Ligue celte, un championnat qui rassemble des équipes écossaises, irlandaises, italiennes et galloises. Les Saracens sont bien placés dans le championnat anglais, dont ils sont champions sortants, donc à ne pas négliger. Les Italiens de Trévise ne sont pas à craindre pour la qualification, mais sur un match, ils peuvent faire du dégât, comme pour Perpignan en 2009.
L'expérience Les Basques ont déjà atteint deux fois la finale de la H Cup, battus par le Munster en 2006 et par Toulouse en 2010. Et en plus, quand Biarritz va mal en championnat, il se reprend en Coupe d'Europe, et inversement. 
L'effectif Le Biarritz Olympique, qui récupère Imanol Harinordoquy, Dimitri Yachvili, Raphaël Lakafia et Damien Traille, n'a plus grand-chose à voir avec celui qui traînait sa peine en Top 14, avec une malheureuse victoire en 10 journées. Reste que le club va sans doute vouloir assurer son maintien en championnat plus qu'une hypothétique épopée européenne.
L'objectif Passer le premier tour serait déjà un exploit pour cette équipe biarrote, plutôt 3e de sa poule sur le papier.

La mêlée de Clermont face à celle du Racing Métro, le 17 septembre 2011 à Colombes (Hauts-de-Seine), en Top 14. (THOMAS SAMSON / AFP)

• Clermont
La poule : Ulster, Aironi, Leicester Elle n'est clairement pas insurmontable pour les Auvergnats s'ils retrouvent leur état d'esprit conquérant, laissé au vestiaire lors de la fessée reçue face au Stade Français samedi 4 novembre. L'Ulster, comme toutes les équipes irlandaises, est un gros morceau, mais apparaît un peu en déclin ces dernières années. Leicester est costaud, mais pas génial. Les Italiens d'Aironi ne peuvent pas espérer grand-chose. Attention, Clermont est très fort à domicile, mais prenable à l'extérieur, ce qui est très handicapant pour finir premier du groupe.
L'expérience Comme le résume le quotidien britannique The Guardian : "Quand on regarde l'effectif de Clermont, on se demande pourquoi ils ne sont jamais allés plus loin qu'en quarts de finale." Il y a bien une année, en 2010, où les Auvergnats ont frôlé l'exploit en chatouillant le tenant du titre, le Munster, en Irlande, en quarts de finale (29-28).
L'effectif Clermont, c'est le plus bel effectif de France. Ils ont écrasé le championnat quand leurs stars étaient à la Coupe du monde, donc on ne voit pas très bien ce qui peut les empêcher de continuer sur leur lancée une fois les vedettes (Aurélien Rougerie, Julien Bonnaire, Morgan Parra, Julien Pierre...) revenues.
L'objectif Après avoir vaincu la malédiction en finale du Top 14 (une victoire en 2010 après dix finales perdues), il serait temps de briser celle des quarts de finale en Coupe d'Europe, non ?

• Montpellier
La poule : Leinster, Glasgow, Bath La première place semble promise au Leinster, la province irlandaise qui est l'équivalent de Toulouse en France, un ogre insatiable, tenant du titre. Même privé de Brian O'Driscoll, son joueur vedette, il y a une classe d'écart entre lui et les autres clubs de cette poule 3. La deuxième place devrait échoir aux Anglais de Bath, des habitués des joutes européennes. Les Warriors de Glasgow paraissent capables de coups d'éclat, mais pas de se qualifier. Le match pour la deuxième place est assez ouvert.
L'expérience Montpellier découvre la H Cup tout en ayant du mal à digérer sa fantastique saison 2010-2011. Déjà largués en championnat, on se demande si les Héraultais vont pouvoir mener les deux compétitions de front.
L'effectif Malgré François Trinh-Duc et Fulgence Ouedraogo, l'effectif paraît un peu limité pour pouvoir accrocher une deuxième place. 
L'objectif Pour son premier match de Coupe d'Europe, le club héraultais peine à faire le plein au stade de la Mosson et propose des places bradées sur Twitter. Les supporters aussi doivent encaisser le changement de statut du club (doublement du prix des abonnements...). Cette année, Montpellier est là pour apprendre.

Les supporters du Stade toulousain à Edimbourg (Royaume-Uni), le 22 mai 2005, pour une finale de H Cup contre le Stade français. (JAMIE MC DONALD / GETTY IMAGES)

• Toulouse
La poule : Harlequins, Gloucester, Connacht Avec deux équipes anglaises (les Harlequins et Gloucester), Toulouse n'a pas hérité d'une poule facile. Les Harlequins survolent le championnat anglais, Gloucester moins. Les Irlandais de Connacht, petits nouveaux, découvrent la compétition.
L'expérience Toulouse, c'est trois titres en H Cup, deux finales, des demies et des quarts comme s'il en pleuvait. Niveau expérience, on ne trouve pas mieux en Europe. 
L'effectif Pléthorique, même si de glorieux anciens comme Cédric Heymans ou Byron Kelleher sont partis sous d'autres cieux. 
L'objectif La victoire finale, what else ?

• Castres
La poule : Munster, Northampton, Llanelli Une poule très compliquée pour les Tarnais, avec le Munster, double vainqueur de la H Cup, Northampton, le finaliste de l'an passé qui avait concassé Perpignan en demi-finales, et les Gallois de Llanelli, totalement imprévisibles. "Aller en H Cup en traînant les pieds est le meilleur moyen de prendre des bulles dans cette poule de la mort", résume le deuxième ligne castrais Mathias Rolland au bihebdomadaire spécialisé Midi Olympique.
L'expérience Castres n'est sorti qu'une fois de son groupe, en 2002. Et comme la qualification en quarts dépend souvent des bonus défensifs et offensifs, l'attaque castraise va devoir se réveiller. En Top 14, les hommes de Laurent Labit ont marqué dix essais en dix matchs. 
L'effectif Costaud en Top 14, un peu juste pour la H Cup, notamment au niveau de la profondeur de banc.
L'objectif Passer le premier tour serait un exploit. Ça commence par une victoire d'entrée à l'extérieur face à l'adversaire le plus prenable, Llanelli. Tout autre résultat condamnerait pratiquement les Castrais.

A lire pour s'énerver : les prévisions du Guardian, qui anticipe l'élimination d'entrée de pratiquement tous les clubs français et un sans-faute des Anglais. Vous avez dit chauvin ?

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