Le maussade Toulousain à l'épreuve du Munster
"Ça peut être un tremplin en cas de victoire, mais ça peut aussi continuer à t'enfoncer si tu ramasses". Florian Fritz n'y va pas par quatre chemins pour présenter le match du Stade Toulousain face au Munster. Le trois-quart centre ne cache pas dans une interview à L'Equipe que le moral est touché. "Il faudra beaucoup de choses en plus de ce qu'on fait actuellement. Sans manquer de respect à Bordeaux, puisqu'on a perdu là-bas ce week-end (20-11), le Munster est un calibre au-dessus. Si on n'arrive pas à élever notre niveau de jeu et d'exigence en termes de discipline et d'impact, on ne pourra rien espérer". Il est vrai que la partition toulousaine face à l'UBB n'avait rien d'encourageant, tout comme le classement du club à l'issue de cette défaite (10e). Fritz poursuit sans détour : "On a perdu beaucoup de matches, on n'arrive pas à mettre notre rugby en place... C'est dur de voir le Stade dixième du Championnat. Maintenant, ce serait un miracle de se qualifier pour les barrages"...
Une transition sous pression
Pour autant, tradition oblige, les Rouge et Noir ne feront pas l'impasse sur la Coupe d'Europe. "Faire quelque chose au Munster nous mettrait dans une superbe dynamique pour la fin de la saison, sachant que le Championnat n'est pas complètement fini. Aller faire un coup là-bas, jouer une demi-finale européenne, ça pourrait évidemment sauver notre saison". Une saison qui semble de plus en plus être celle de la transition pour les Hauts Garonnais. A la fin du présent exercice, de nombreux cadres sont en effet appelés à laisser la place pour relancer un nouveau cycle. "C'est dans l'ordre des choses que les plus jeunes prennent le pouvoir", déclare, presque fataliste, Thierry Dusautoir. Après Clément Poitrenaud et Vincent Clerc en 2016, partis terminer leur carrière de joueur aux Sharks et à Toulon, la page de la génération triomphante va continuer à se tourner avec les départs à la fin de la saison de Census Johnston, Gurthrö Steenkamp, Patricio Albacete, Luke McAlister et celui probable de Dusautoir.
A charge pour la nouvelle génération, symbolisée par les Cyril Baille, Julien Marchand ou François Cros, d'insuffler un vent de révolte au sein d'une équipe dont le dernier titre remonte à 2012. La jeunesse de la relève, associée à l'expérience des trentenaires désireux de ne pas partir sur une saison vierge, peut constituer l'acte fondateur d'un nouveau départ. Et ça commence samedi au Munster. Il n'y aura sans d'autre pas de seconde chance. Une élimination précipiterait le Stade dans l'ornière. Ce que ne contredit pas Florian Fritz : "Parce que si on ne se qualifie pas pour jouer cette compétition la saison prochaine et qu'on perd ce week-end, ce sera terminé".
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