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Julien Bonnaire, l'inoxydable grognard

Arrivé en Auvergne un an après la prise de pouvoir de Vern Cotter, Julien Bonnaire fait partie de ces "anciens" jaunards, de toutes les conquêtes. Pour l'ultime campagne du Néo-Zélandais à la tête de Clermont, son 3e ligne de 35 ans se retrouve, pour la troisième année de suite et de sa carrière, en demi-finale de la Coupe d'Europe, samedi à Twickenham, contre les Saracens. Et il ne compte pas s'arrêter là.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

"Peu importe l'âge si l'envie est là." Voilà ce que Julien Bonnaire déclarait après avoir prolongé de deux ans son contrat avec l'ASM. A 35 ans, certains pensent à la retraite. Pas lui. Ce troisième ligne polyvalent aux 75 sélections envisage même de retourner en équipe de France, si Philippe Saint-André fait appel à lui, alors qu'il avait pris sa retraite à l'issue du Tournoi des 6 Nations 2012. "Je ne suis pas fermé à la discussion", disait-il après le Tournoi 2014. S'il a mis les Bleus entre parenthèses pendant deux ans, et qu'il a été absent des terrains deux mois et demi cette saison pour une fracture de l'avant-bras droit, il n'a jamais été avare d'efforts sur le rectangle vert.

L'école berjalienne

Natif de Bourgoin-Jallieu, il a été élevé à la mode du CSBJ: dureté, endurance, combativité et sens du collectif. La Berjalie a formé les Chabal, Milloud, Nallet, Papé, Cécillon ou Tordo sur le même moule. Et son arrivée à Clermont ne l'a pas changé de filière. Avec son mètre quatre-vingt-treize, il a perfectionné une technique déjà sûre, qui a conquis ses galons de titulaire dans le XV de France à sa 4e cape. Car Julien Bonnaire est un soldat de talent. Pouvant évoluer aux trois postes de la troisième ligne, il s'adapte à volonté, sans que ses performances ne s'en trouvent altérées. Et surtout, il brille en touche, l'un de ses points forts, là où on le voit le plus. Mais la tête et les mains dans les rucks, au soutien des "gros" ou des trois-quarts, il ne rechigne à aucune tâche, et se montre souvent décisif. Sauteur, coureur, plaqueur, joueur de ballon, il sait tout faire. Il a mis depuis 2007 cette palette au service des Jaunards.

Dans l'actuel groupe, il représente la tradition du club, avec bien évidemment les formés au club comme le capitaine Aurélien Rougerie, l'ailier Julien Malzieu ou le deuxième ligne Loïc Jacquet, mais aussi Elvis Vermeulen (arrivé en 2001), Jamie Cudmore (arrivé en 2005), Brocke James ou Napolioni Nalaga (arrivés en 2006). "Julien est un joueur cadre sur qui l'on peut compter, un gardien du  temple", rappelle Franck Azéma, l'actuel adjoint de Cotter qui va lui succéder la saison prochaine. "Sa régularité montre qu'il a toujours le même  plaisir de jouer et la même volonté de gagner, c'est un compétiteur dans l'âme".

Trois victoires de suite pour l'ASM contre les Saracens

Samedi (à 16h40 en direct sur France 2), il entrera sur le terrain du Temple de Twickenham, qu'il a déjà foulé à cinq reprises avec l'équipe de France (deux victoires, trois défaites). Ce sera la première fois que les Clermontois affronteront les Saracens sur ce terrain, alors qu'ils restent sur trois victoires consécutives contre cette équipe. Revanchards, les Anglais le seront d'autant plus qu'ils ont été défaits lors de leurs deux matches contre le Stade toulousain cette saison en poule, alors qu'ils ne comptent que quatre défaites en tout et pour tout en 2013-2014.

Mais les Clermontois ont un état d'esprit similaire. Arrêtés en demi-finale par le Leinster en 2012, en finale par Toulon en 2013, l'ASM et Julien Bonnaire veulent poursuivre leur ascension européenne. "Toute l’année nous travaillons pour nous retrouver face à des échéances comme celle des Saracens", s'enthousiasme-t-il. "C’est maintenant que notre groupe prend un maximum de plaisir. Je crois que comme dans la vie, tout travail mérite d’obtenir quelque chose au bout et nous sommes bien décidés à aller le chercher." A 35 ans, Julien Bonnaire garde une motivation intacte, celle d'un "jeunot", avec l'expérience en plus. 

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