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Finale de la Coupe d'Europe de rugby : "Il y a toujours un peu d’angoisse mais surtout de la confiance", témoigne Émile Ntamack

Cette finale se jouera samedi en Angleterre entre le Stade Toulousain et La Rochelle. Arrêt à Toulouse où le rugby se transmet comme un héritage familial symbolisé par la dynastie Ntamack. Vingt-cinq ans après son père Émile, Romain Ntamack pourrait être sacré champion d'Europe. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emile et Romain Ntamack, rugbyman de père en fils, le 2 octobre 2019. (FRANCK FIFE / AFP)

Vingt-cinq ans après, le temps qui file fait sourire Émile Ntamack, capitaine du Stade toulousain à l’époque, responsable de la formation du club aujourd’hui. "Vingt-cinq ans ça passe vite ! Quand on me dit ça, ça ne me fait pas rajeunir. Cela me replonge dans nos souvenirs à nous, cette joie, ce partage d'aller chercher ce premier titre européen de l'histoire. Ce sont des moments qui sont rares et il faut savoir en profiter." 

De l’humour teinté d’émotion. Voir un père puis un fils sacrés champion d’Europe serait une première dans l’histoire du rugby. L’occasion se présentera samedi 22 mai à Twickenham, en Angleterre, où le Stade Toulousain affrontera La Rochelle pour la sixième finale franco-française de l'histoire. "Aujourd’hui je vois l’attente qu’il suscite en permanence, explique Emile Ntamack en parlant de son fils Romain.  Pour un jeune joueur, pouvoir relever le défi de la pression, de l’évènement, continuer à être performant, on ne se rend pas compte, on a l’impression que c’est facile, poursuit-il. Oui, il y a un regard admiratif, forcément. Ce serait extraordinaire. C’est tout le mal que je lui souhaite, que je leur souhaite parce que ces garçons-là, on les a vus grandir."

"Des enfants qu’on a vu grandir". Tout est dit sur la particularité du Stade toulousain qui dépasse largement le strict cadre familial. Plus de la moitié des finalistes aujourd’hui ont été formés au club. Avec Émile Ntamack, six autres champions d’Europe 96 sont également toujours là, du président Didier Lacroix à l’entraîneur Ugo Mola.

"C’est notre fonctionnement. Ça a toujours été comme ça. La transmission a toujours été extrêmement forte. C’est une vraie famille, une vraie communauté qu’on a créée."

Émile Ntamack, ex-capitaine du Stade toulousain

à franceinfo

"Rien n’est parfait forcément, poursuit l'ancien capitaine, mais on sent que les garçons sont animés avec une vraie fierté d’appartenance. Et aujourd’hui la récompense c’est de briller, de dire : 'voilà, c’est pour vous, c’est grâce à vous qu’on est là !' Je pense que c’est une âme supplémentaire". Et comme un symbole de ce trait d’union, samedi, au côté de Romain Ntamack, jouera Maxime Médard, qui a débuté sa carrière à Toulouse avec Émile.

Un père qui sera bien sûr dans quatre jours devant sa télévision, prêt à bondir. "Je suis tellement pris par le match à chaque fois que je ne suis pas un bon collègue de supporter. Il y a le regard technique mais aussi le regard de papa un peu craintif, toujours effrayé. Quand il y a un contact et qu’il reste au sol, de suite il y a des frissons partout. C’est vrai que c’est tendu. Il y a toujours un peu d’angoisse mais surtout de la confiance." 

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