Coupe d'Europe: les Saracens mettent le Munster à la raison (26-10)
Malgré les énormes rumeurs descendant de Lansdowne Road pour les supporter, avec une émotion toujours vive quelques mois seulement après le décès de leur entraîneur Anthony Foley, les joueurs de la Red Army ont longtemps fait de la résistance. Mais quand le rouleur compresseur anglais s'est mis en marche, il leur a été difficile d'écoper sur tous les flancs de la défense. Plus que jamais, les Saracens, dont c'était la cinquième demi-finale consécutive font de plus en plus figure d'épouvantail. Ils sont invaincus dans la compétition depuis le 18 avril 2015. Depuis, ils ont enchaîné 16 rencontres sans défaite avec un seul accroc, un nul en poule en janvier chez les Scarlets. L'entraîneur Mark Mc Call n'a pas eu besoin de trouver des sources de motivation supplémentaires, autre que celle de vouloir simplement conserver leur couronne européenne.
Les Anglais tirent les premiers
La formation anglaise a pourtant fait le dos rang en première mi-temps. Mais bien que dominée dans la conquête, elle a affiché une grande sérénité à l'image de son ouvreur et buteur Owen Farrell, auteur d'un sans-faute face aux perches (6/6).
Les Sarries ont fait la différence après la pause en inscrivant le premier essai de la rencontre par leur pilier Mako Vunipola, qui parvenait à trouver la ligne après une charge côté gauche (53e). Les champions d'Europe auraient pu prendre le large plus tôt s'ils n'avaient pas gâché trois énormes occasions d'essai: Richard Wigglesworth (12e), Chris Ashton (51e) et George Kruis (53e) ont tour à tour laissé échapper le ballon alors que l'en-but leur tendait les bras.
Les Irlandais, qui ont mis une pression énorme d'entrée de jeu, soutenus par un stade acquis à leur cause, n'auront finalement qu'un regret: avoir échoué à quelques centimètres de la ligne à la 6e minute, la faute à une organisation défensive parfaite de leurs adversaires. Ensuite, la pression s'est progressivement dégonflée, la province du sud-ouest s'épuisant dans des assauts dans l'axe sans ingéniosité. Faute de variété et d'utiliser les ailes, la machine du Munster a progressivement ralenti, malgré quelques éclairs de l'arrière Simon Zebo. Symptôme de sa détresse: un jeu au pied trop systématique dans lequel l'ouvreur Tyler Bleyendaal s'est noyé. Alors que dans le même temps, les Saracens trouvaient leur rythme de croisière.
Les Sarries enfoncent le clou
Même en supériorité numérique après l'exclusion temporaire du troisième ligne Jackson Wray (23e), le Munster n'a jamais trouvé la faille. Et au moment d'entretenir l'espoir, Bleyendaal a raté une pénalité (59e) puis échoué sur un drop (67e). Chris Wyles, de façon acrobatique, mettait fin au suspense en inscrivant le second essai anglais sur un coup de pied à ras de terre de Farrell (69e). Pour l'honneur, les Irlandais tentèrent jusqu'au bout de faire reculer l'adversaire, et y parvenaient avant la sirène par CJ Stander (79) pour leur seul essai du match. Mais il était trop tard pour les doubles champions d'Europe dont le dernier titre remonte à 2008. De ces deux équipes, c'st bien celle des Saracens qui, actuellement, a le leadership sur la Coupe d'Europe.
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