Champions Cup : quatre choses à savoir sur la finale Racing 92 - Exeter
• Le Racing 92 cherche à mettre fin à une disette
La Champions Cup, c'est le graal du rugby européen. La compétition reine parmi les clubs des Six nations (France, Angleterre, Pays de Galles, Ecosse, Irlande, Italie). Et depuis sa création en 1996, le trophée est revenu à 18 reprises - sur 24 éditions - à un club français ou anglais. Or, depuis la victoire du RC Toulon en 2015, la France n'a plus regoûté à la joie de soulever le trophée en argent massif du vainqueur. Cela semble à la fois récent et très lointain. Lointain, car si le Racing 92 ne l'emporte pas ce samedi, ce sera la plus longue période de disette française depuis 1997-2003 (6 années sans titre).
• Le Racing, nouveau porte-étendard ?
Les Bleu et Blanc n'en sont pas à leur première tentative ces dernières années. Ce sera même leur troisième finale en cinq ans, soit autant que les leaders sur la période, les Saracens, contre qui ils ont perdu en 2016 (21-9). Leur deuxième déconvenue eut lieu face au Leinster en 2018 (15-12 pour les Irlandais).
Pour le demi-de-mêlée Maxime Machenaud, ce passif leur servira de tremplin pour le match de samedi : "On se rappelle très bien de cette finale (contre les Saracens, ndlr) où ils nous ont acculés dans notre camp, ils nous ont mis énormément de pression (...)", explique-t-il dans des propos rapportés par l'AFP. "C'est à partir de ce moment-là qu'on a su que quand on respectait une stratégie et qu'on était sûrs de nos forces, on pouvait gagner. A Bilbao (15-12 pour les Irlandais du Leinster en 2018), ce sont des détails qui ne nous ont pas permis de remporter cette deuxième finale de Coupe d'Europe. Avec l'expérience de deux finales perdues, on espère ne pas réitérer les mêmes erreurs et que cela tourne en notre faveur samedi."
Alors que sur le plan national, le club de la capitale ne domine pas forcément les débats (champion de France en 2016 mais jamais en finale depuis), l'Europe est devenue leur nouveau terrain de jeu ces dernières années. Pourtant, le Racing n'avait encore jamais atteint de finale avant 2016. En cas de victoire, le club deviendrait définitivement la nouvelle référence française sur le plan continental.
• La Covid-19 a failli tout gâcher
Le Racing 92 a choisi de s'isoler dans une "bulle" à Porte-Vecchio, en Corse, en amont de la finale de samedi. "Cela n'a rien à voir par rapport aux autres semaines de préparation", explique Maxime Machenaud. "On le sent aux entraînements même si le début de semaine a été particulier du fait du contexte." Après avoir éliminé Clermont et les Saracens dans ce tournoi, les Racingmen ont eu un épisode très difficile à gérer avec neuf cas positifs à la Covid-19 il y a trois semaines. L'angoisse était donc bel et bien présente ce mercredi au moment de la réception des résultats. Le groupe entier allait-il être en mesure de défendre ses chances ? La réponse est tombée : plus aucun test positif.
Après de nombreux doutes sur la tenue de cette phase finale, elle a fini par avoir lieu. En revanche, la finale de samedi se jouera à huis clos. Un paramètre que les joueurs franciliens ont bien entendu pris en compte dans leur préparation : "Mille personnes (comme en demi-finale contre les Saracens, ndlr) et zéro, cela n'a rien à voir", tranche Maxime Machenaud. "Mais on en a conscience. Dans les têtes, on sera prêts pour faire face à ce contexte particulier, qui sera unique".
• Exeter, un novice redoutable
Face à eux, et contrairement à leurs deux précédentes finales, s'avancent des novices à ce stade de la compétition. Les joueurs d'Exeter ne sont pourtant pas à prendre à la légère.
En témoigne leur dernier fait d'armes avant cette finale : ils ont aisément dominé Bath (35-6) le 10 octobre dernier et se sont qualifiés pour la finale du Championnat d'Angleterre, leur cinquième consécutive. En demi-finales de Champions Cup, ils ont tout simplement éteint le champion de France en titre, le Stade Toulousain : 28-18. Dix ans après sa montée en première division, Exeter s'est progressivement affirmée comme une valeur sûre du championnat anglais. D'après Sport 24, en 22 ans, leur budget est passé de 150 000 à 16,5 millions de livres (18 M€). Les fruits de ce développement sont cueillis aujourd'hui, avec notamment un premier sacre national en 2017.
Seul point noir de leur fulgurante progression : une certaine incapacité à aller au bout. Le club du nord-ouest de l'Angleterre a ainsi perdu trois finales de championnat contre les Saracens sur les cinq dernières années. "Il y a eu quelques expériences qui ont fait mal", a reconnu récemment l'entraîneur Rob Baxter. Le Racing 92 tentera certainement d'exploiter ce soupçon de fragilité mentale.
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