Paris 2024 : passer du rugby à XV au rugby à VII, "s'il y en a bien un qui peut le faire, c'est Antoine Dupont"
Avant lui, de grands joueurs comme le Néo-zélandais Sonny Bill Williams et l’Australien Quade Cooper s’y sont essayés, mais sans grands succès. Passer du rugby à XV au rugby à VII, c’est le pari que va tenter de relever Antoine Dupont, qui intègre le groupe de préparation pour le tournoi olympique de "Seven" à Paris 2024. "Je vais intégrer dans les prochains mois le groupe élargi pour y figurer de la meilleure des manières. Il va me falloir passer du temps avec cette équipe et trouver des ajustements, je ne vais pas pouvoir jouer tous les matchs de la saison avec Toulouse", a dévoilé l'intéréssé lors de la Nuit du rugby, lundi 20 novembre. Un pari qui va nécessiter une adaptation tant les deux disciplines sont différentes.
Un effectif divisé par deux, mais sur un terrain de taille similaire. Avec plus d’espaces libres, Antoine Dupont va devoir s’adapter à un rythme très différent de celui du rugby à XV. "Le rugby à 7 est bien plus exigeant physiquement, assure Pierre-Gilles Lakafia, ancien joueur du Stade toulousain et de Castres en Top 14, et de l’équipe de France de rugby à VII. En étant sept contre sept on est tout le temps dans l’action, que ce soit offensivement pour se proposer ou terminer des actions. A chaque fois qu’il y a un break, c’est potentiellement une course de 80 mètres qui peut arriver. Mais même en défense, comme on n’est que sept, il faut bien couvrir tout le terrain. En général, les rugbymen à 15 qui passent à sept perdent tous du poids".
Deux à trois matchs par jour
Autre particularité du rugby à VII : les matchs ne durent que 14 minutes (deux périodes de 7 minutes), mais s’enchaînent, avec deux à trois matchs par jour selon les compétitions. Lors des Jeux olympiques de Paris 2024, les Bleus seront amenés à jouer deux matchs par jour, sur une compétition longue de quatre jours, du 24 au 27 juillet (avec un jour sans match le 26 pour la cérémonie d’ouverture). "Il faut avoir la capacité de jouer un match de 14 minutes à très haute intensité, se reposer, se remettre dans le bain deux ou trois fois dans la journée. C’est un rythme à prendre", prévient Terry Bouhraoua, ancien joueur du Stade Français et capitaine de l’équipe de France de rugby à VII lors des Jeux olympiques de Rio 2016, désormais entraîneur de l’équipe du Mexique.
Stratégiquement, le rugby à VII possède aussi ses particularités. "Au rugby à XV, c’est compliqué de reculer, on essaye de gagner mètre par mètre, alors qu’à sept, pour créer des déséquilibres, on peut se permettre de temps en temps de perdre un peu de terrain", explique Terry Bouhraoua. "Au niveau des exigences physiques, je n’ai pas d’interrogations pour Antoine Dupont, mais c’est plus le jeu en lui-même qu’il va devoir appréhender. S’il peut disputer deux tournois avant les JO pour lui permettre d’en comprendre les subtilités, je n’ai pas de doutes par rapport à sa capacité de s’adapter", complète Pierre-Gilles Lakafia.
Demi de mêlée à quinze, Antoine Dupont devrait jouer au même poste, qui existe à sept, avec quelques variantes, comme celle d’assurer le lancer en touche. "Il est omniprésent avec le XV parce que son poste veut qu’il soit au cœur du jeu, mais à sept, on ne le verra pas faire les mêmes actions. Je pense qu’on ne va pas lui demander de marquer trois essais de 100 mètres dans un match, mais avec son jeu et ses appuis, il va créer les déséquilibres et il y aura des joueurs avec encore plus de vitesse que lui qui iront finir les coups", commente Terry Bouhraoua.
Deux tournois pour assimiler les particularités du jeu à sept
Avec les allers-retours entre le rugby à XV, avec son club, Toulouse, et le rugby à VII, avec l’équipe de France, il ne sera pas aisé pour Antoine Dupont d’assimiler les subtilités du Seven. "Mais si un joueur est capable de le faire, avec ses superpouvoirs, c’est Antoine Dupont", assure l’ancien capitaine des Bleus à sept, qui prévient tout de même que le demi de mêlée devra faire attention à bien gérer sa charge de travail, "car pour atteindre ses objectifs, il va flirter avec la limite physique".
Meilleur joueur du monde en 2021, Antoine Dupont apportera son expérience et son aura à l’équipe de France de rugby à VII. "Il y aura aussi un impact sur l’équipe adverse. Quand ton vis-à-vis, c’est Antoine Dupont, tu as peut-être tendance à te resserrer un peu, et donc à laisser plus d’espaces pour les autres joueurs. Il y aura une pression psychologique sur les adversaires", espère Pierre-Gilles Lakafia. Le capitaine du XV de France aura deux tournois, à Vancouver (du 23 au 25 février) et à Los Angeles (du 2 au 3 mars), pour se mettre au parfum du rugby à VII et convaincre le staff de l’équipe de France de l’inclure dans la sélection pour les Jeux olympiques.
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