Richie McCaw sauve les All Blacks face à l'Afrique du Sud
Vainqueurs pas forcément éclatants de l'Argentine (39-18) pour leur entrée dans la compétition, les All Blacks ont affiché quelques limites inquiétantes face à l'Afrique du Sud à quelques semaines du début de la Coupe du monde. Battus physiquement et incapables de riposter avec leur habileté gestuelle habituelle, les champions du monde en titre, qui avaient laissé au repos Dan Carter et Sonny Bill Williams, ne semblent plus intouchables. L'Afrique du Sud, elle, a impressionné. C'était déjà le cas contre l'Australie, malgré une défaite un peu injuste (24-20). Coupables de relâchement dans les dernières minutes face aux Wallabies, les Springboks ont, de nouveau, lâché leur proie.
Le "kapa o pango", le haka version agressive des All Blacks donnait le ton d'entrée, les visiteurs étaient déterminés à rentrer dans le lard de leurs hôtes. Sifflés durant leur rite par le public de l'Ellis Park, les Néo-Zélandais joignaient le geste à la parole en s'installant dans le camp des Sud-Africains. Pénalisés dans un ruck, ces derniers offraient les premiers points de la rencontre à Lima Sopoaga, le remplaçant de Dan Carter à l'ouverture mais aussi à la botte. Le demi d'ouverture des Otago Highlanders ne tremblait pas et ouvrait la marque (0-3, 3e). Mais il en fallait plus pour perturber les Springboks. Impeccablement structurés, les partenaires d'un énorme Schalke Burger privaient les Blacks de munitions et parvenaient même à percer la muraille noire sur une superbe combinaison qui envoyait Willie Le Roux à l'essai (7-3, 10e).
Alternant avec bonheur jeu à la main et jeu au pied, les hommes de Heyneke Meyer confirmaient les promesses entrevues face à l'Australie, ajoutant cette fois la rigueur en plus. Mais les Kiwis n'ont pas besoin de cinquante occasions pour recoller au score. A la peine dans leurs offensives, manquant de vitesses d'exécution, ils profitaient d'une inspiration géniale de Sopoaga, auteur d'une passe pleine de toucher à destination de Ben Smith pour égaliser juste avant la pause (10-10, 40e).
Les Blacks secoués comme rarement
Dès la reprise, le combat reprenait de plus belle. Toujours aussi féroce. Les "Sudafs" frappaient les premiers, par l'intermédiaire de Kriel qui passait entre les deux centres Blacks, Ma'a Nonu et Conrad Smith, pour aplatir derrière les perches (17-10, 45e) mais les hommes de Steve Hansen répliquaient aussitôt d'un contre fatal. Dane Coles, talonneur de son état, récupérait un ballon à hauteur de la ligne médiane et filait, à la vitesse d'un ailier, inscrire un essai magnifique (17-17, 49e). Magnifique rugby moderne où les avants savent aussi jouer comme des arrières...
En dépit de ces éclairs, la Nouvelle-Zélande restait cependant assez fébrile. Dominé comme rarement dans les phases de conquête, secoué dans chaque regroupement, le pays au long nuage blanc traversait une période de perturbations. Handré Pollard donnait bien trois points d'avance aux Springboks mais c'était bien maigre au regard de la domination des siens. Les partenaires de McCaw, sentant le vent du boulet, réagissaient dans les dix dernières minutes. Pitau, puis Retallick, chargeaient tête baissée mais se heurtaient à la défense héroïque des Boks, épuisés par la somme des efforts consentis. Déjà la peine contre l'Australie en fin de match, ils confirmaient leurs difficultés dans le money time et, suite à une touche vite jouée, McCaw surgissait pour marquer en force (20-24, 73e) ! Sopoaga enfonçait le clou dans les arrêts de jeu mais les Blacks pouvaient s'estimer très heureux de cette victoire. L'Afrique du Sud, qui a donc subi une 2e défaite en autant de matchs, a pourtant presque plus de raisons de se réjouir...
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