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2007 : l'équipe de France évacue la pression dans une fête de village

Fidèles aux habitudes du XV de France, les joueurs de l'équipe de France de rugby trouvent un moyen de sortir de la spirale négative. Ils transforment la pression en pressions et ça change tout.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Yannick Jauzion (à gauche) et Cédric Heymans à Marcoussis en 2007 © Reuters / Charles Platiau)

Le moral dans les chaussettes, sous pression, les joueurs de l'équipe de France ne sont pas fiers ce dimanche matin. Le centre de Marcoussis qu’ils ont rebaptisé Marcatraz leur paraît sombre et triste. La Coupe du Monde à domicile démarre bien mal. Cédric Heymans et ses partenaires sont écrasés par l’événement : "On avait vécu le summum de la pression. Il fallait qu’on vive le summum d’une autre pression… celle-là avec une pointe de citron (rires)."

2007 : l'équipe de France de rugby évacue la pression dans une fête de village

Comme souvent, les rugbymen ont besoin de changer d’air et surtout de boisson. Quelques leaders décident donc de réunir le groupe. Le discours est bref mais les mots sont restés dans l’oreille du 2e ligne Jérôme Thion : "On va régler tous les problèmes que l’on peut avoir en interne. On va régler tous les soucis mais pour ça on va aller dans un bar à Marcoussis. "

Voici donc les joueurs qui s’apprêtent à quitter les lieux quelques heures. Le staff n’est pas convié. Seuls les officiers de sécurité les accompagnent. Bernard Laporte, l’entraîneur, les regarde partir, pas inquiet. "Non non, ce sont de grands garçons, ils prennent leur responsabilité donc je n’avais aucune crainte. "

Arrivés à 19 heures, repartis à 3 heures du matin

Fabien Pelous fait partie des instigateurs de cette opération pour faire tomber la pression. Il en donne une version aujourd’hui allégée : "Nous sommes allés faire un tour anodin au milieu du public, il y avait une petite fête dans le village de Marcoussis. Finalement, ça s’est terminé assez tard, entre nous. On a vécu un grand moment. On avait besoin de ça et on ne le savait même pas. On avait besoin de ça pour évacuer le stress."  

Après un petit tour à la fête du village, c’est bien vers le petit restaurant le bar à Thym que se dirigent les 30 internationaux. Arrivés devant la charmante devanture boisée, ils poussent la porte et s’enferment là plusieurs heures, Jérôme Thion : "On est arrivés à 19 heures et on est repartis à 3 heures du matin. Ça discute, ça boit des coups. On refait le match. On se promet des choses. "

Comme des ados

Les tournées de bière s’enchaînent. Les corps se dénudent puisque les 30 rugbymen terminent la soirée torses nus après avoir déchiré leur T-shirt. La soupape saute, certains se saoulent littéralement. Au micro, personne ne révèle les détails mais sous couvert d’anonymat, certains participants avouent qu’ils ont bien abîmé le bar.

Pas raisonnables du tout les Bleus, ils en avaient besoin dit Cédric Heymans : "Parler d’autre chose que de rugby, rigoler… vivre simplement comme des ados le temps d’une soirée. On a cassé cette routine, cette spirale qui était en train de s’enclencher. Marcoussis était surnommé Marcatraz, il faut s’en souvenir. Ça nous a permis d’évacuer et dès le lendemain on était frais et dispo pour l’entraînement. "

Le retour en pleine nuit à Marcoussis s’est fait par petits groupes, plus ou moins alcoolisés. Des membres de l’encadrement les guettaient. Les Bleus ont évacué la pression ce jour-là, à leur manière.

 

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