Rugby Championship : le Sud fait ses gammes avant la Coupe du monde
Avec trois journées au lieu de six, en raison de l'échéance mondiale qui se profile dans pile deux mois, l'édition 2019 s'annonce logiquement plus ouverte. A l'image de celle de 2015, quand l'Australie avait damé le pion aux All Blacks, vainqueurs de toutes les autres éditions depuis l'intégration de l'Argentine en 2012. Cela n'avait pas empêché les hommes en noir de remporter une troisième couronne mondiale trois mois plus tard à Twickenham face à ces mêmes Wallabies. Depuis, les rois de la planète rugby ont régné sans partage ou presque, ne concédant que 5 défaites et 1 nul en trois ans. Le grain de sable que constitue la sélection polémique de l'ailier Sevu Reece, coupable de violences conjugales, peut-il faire dérailler la machine à gagner ?
Effet Jaguares pour les Pumas ?
Même si l'entraîneur Steve Hansen s'est mis en difficulté en relativisant le caractère masculin des violences domestiques, c'est peu probable: les Crusaders, la meilleure franchise du pays, viennent de remporter leur troisième Super Rugby consécutif. C'était il y a deux semaines face aux Jaguares, dont la présence à ce niveau était inédite. Or, alors que Hansen a mis ses Crusaders au repos pour la première journée, Mario Ledesma, le sélectionneur des Pumas dont les Jaguares constituent l'ossature, a reconduit 13 finalistes pour tenter de battre enfin les doubles champions du monde en titre samedi à Buenos Aires.
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Des 23 joueurs présents sur la feuille de match, seul l'ouvreur du Stade Français Nicolas Sanchez et le pilier des Saracens Juan Figallo évoluent hors de la franchise argentine. Ledesma joue sur la forme du moment --les Jaguares ont remporté 11 de leurs 13 derniers matches-- mais prend le risque de fatiguer ses troupes dès le début d'un marathon de plus de trois mois. Et ce alors qu'une poule très dense --avec l'Angleterre et la France-- les attend au Japon.
Springboks et Wallabies dans le brouillard
Comment vont les Springboks ? Difficile de le dire, un an après leur exploit monumental en Nouvelle-Zélande. Rassie Erasmus a en tout cas atteint l'un de ses objectifs fixé par le gouvernement: parvenir à la mixité raciale dans un pays où le rugby était autrefois le sport exclusivement réservé aux blancs. Samedi face à l'Australie, 8 joueurs noirs seront titulaires sur 15, une première. Parmi eux, le demi de mêlée Herschel Jantjies, révélation de la saison avec les Stormers, sera testé à Johannesburg.
Les Wallabies font aussi de nombreux essais pour tenter d'enrayer un déclin net depuis 2015. Maintenu en place malgré les mauvais résultats, l'entraîneur Michael Cheika a dû se résigner à se séparer de son meilleur joueur, l'arrière Israel Folau, limogé au printemps par la Fédération après une salve homophobe de trop sur les réseaux sociaux.
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Pour le remplacer, Cheika fait du neuf avec du vieux: revoici James O'Connor, autre habitué des frasques extrasportives, absent de la sélection depuis six ans et qui sera très certainement appelé pour la 2e ou la 3e journée après s'être engagé avec les Reds, ou encore le demi de mêlée Nic White (2015) ou le pilier James Slipper (2016). En tout, l'équipe qui affrontera les Boks compte dix changements par rapport à celle largement battue (37-18) en Angleterre en novembre.
Le programme (heure française) :
Samedi - 1re journée
- Afrique du Sud - Australie à 13h05
- Argentine - Nouvelle-Zélande à 16h05
Samedi 27 juillet - 2e journée
- Nouvelle-Zélande - Afrique du Sud à 05h35
- Australie - Argentine à 07h45
Samedi 10 août - 3e journée
Australie - Nouvelle-Zélande à 07h45
Argentine - Afrique du Sud à 17h40
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