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Roland-Garros gonfle l'addition

Engagée depuis plusieurs années dans son projet d'extension de Roland-Garros, la Fédération française de tennis n'en finit pas avec les mauvaises surprises. Après les recours de différentes associations, dont l'un sera examiné au tribunal administratif aujourd'hui, elle doit encore repousser l'échéance de 2017 à 2018. Dans un entretien à Tennis Magazine, Jean Gachassin a confirmé que le coût passerait de 273 à 340 millions d'euros. Et le prix des places va croître.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Le budget s'envole, l'aide de l'Etat aussi, les retards dus aux recours notamment s'accumulent. La Fédération française n'en finit pas de lutter pour aboutir à l'extension du stade de Roland-Garros, qui permettrait notamment la couverture du court Central. Et forcément, tous ces aléas ont un coût, que les spectateurs seront en partie "chargés" de compenser. Avec des prix de places allant de 24 euros (courts annexes seulement en 1ère semaine) à 150 euros (en finale homme), la billetterie subit quelques augmentations par rapport à l'année dernière, notamment sur les courts principaux, là où se produisent les meilleurs joueurs. Ainsi, une place sur le court Philippe-Chatrier le premier vendredi passe de 90 à 103 euros en catégorie 1 (la plus chère), de 64 à 73 euros en catégorie 2, mais demeure stable en catégorie 3 (64 euros). Sur le Lenglen, le deuxième mercredi, ultime jour où des matches du tableau principal s'y déroulent, les places passent de 75 à 90 euros (cat. 1), de 61 à 72 euros (cat. 2), de 49 à 54 euros (cat. 3). A l'opposé, la catégorie 3 subit une légère baisse par exemple lors du Sunday star (1er dimanche) que ce soit sur le Central (de 59 à 54 euros) ou le Lenglen (de 52 à 46 euros). Une évolution dictée notamment par cet énorme projet, devant permettre aux Internationaux de France de se moderniser et de hausser son niveau par rapport aux autres épreuves du Grand Chelem. 

"Quatre années difficiles"

"Dans notre business plan, il faudra dégager d'ici 2018 20 à 25 millions de plus pour pallier la défection de l'Etat. Il faut les trouver", déclare ainsi Jean Gachassin, le président de la FFT, dans un entretien à Tennis Magazine. Il estime qu'il y a "quatre années difficiles qui nous attendent, où il faudra serrer les boulons, au siège et dans les ligues. On va revoir notre modèle économique. On a vécu sur la bête, maintenant il faut faire des économies". D'autant plus que le montage financier a été contraint: "L'estimation de départ, 273 millions d'euros, était à comparer avec le coût de la délocalisation qui était de plus du double. Là, on a tout chiffré en détail, jusqu'aux ampoules. On sait qu'il y aura 35 millions de coûts supplémentaires. Après il y a les honoraires, la TVA et aussi les aléas que nous budgétons par prudence. Cela fait environ 35 millions de plus, soit les 70 millions au total", qui aboutissent donc à une enveloppe de 340 millions d'euros. Au départ, des aides publiques devaient compléter le montage financier, avec un apport de 40 millions d'euros. "Le seul concours que nous ayons est celui de la ville de Paris qui reste à hauteur de 20 millions. Mais l'Etat ne participe plus, pas davantage que la Région", souligne Gachassin dans cet entretien. L'équilibre fixé au départ (88% de fonds propres à hauteur de 85 millions d'euros, plus recours à l'emprunt pour 148 millions d'euros garantis pour moitié par la mairie de Paris) condamne la FFT à économiser.

Quant à la livraison de la couverture du Central, elle a été une nouvelle fois repoussée. "On avait déjà décalé à 2017. L'année supplémentaire, c'est parce que Gilles Jourdan, le responsable du projet chez nous, nous a affirmé qu'on jouerait avec le feu si l'on ne programmait pas sur un an de plus les travaux", a justifié Jean Gachassin, grand favori à sa propre succession en février prochain lors des élections. D'ici-là, elle s'en remettra une fois de plus aux tribunaux, avec aujourd'hui une audience au tribunal administratif concernant la Convention d'occupation du domaine public (CODP) votée par le Conseil de Paris.

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