Roland-Garros face au coronavirus : une position de plus en plus inconfortable
Alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a balayé dans les grandes largeurs la nouvelle carte de la situation sanitaire de l'Hexagone face à la Covid-19, les précisions relatives à la tenue d'événements sportifs ont été bien rares. Dans la crise du coronavirus, Roland-Garros navigue toujours à vue, à cinq jours des premiers matches du tableau principal.
Pour le moment, la tenue du tournoi n'est pas en sursis. Seulement, il y a un "mais". Paris a été placé ce mercredi en zone dite "d'alerte renforcée", nouveau troisième stade de la classification de dangerosité de la circulation de la Covid-19 dans les territoires. Dans ces départements en alerte renforcée, le ministre a annoncé la fin de la partie pour les "grands événements" comme les fêtes étudiantes. Mais Olivier Véran a laissé la porte ouverte aux événements qualifiés de "publics", comme les Internationaux de France, sans pour autant qu'il n'en fasse mention directement. Ces "événements publics" voient officiellement leur jauge de spectateurs ramenée de 5 000 à 1 000 spectateurs.
Les échanges continuent
Interrogé sur le sort du tournoi de Roland-Garros, le ministre a fait traîner l'échange en fond de court. "J'ai annoncé qu'il y aurait une concertation sous 48 heures entre le préfet de Police de Paris et les élus pour déterminer les conditions d'application des règles que j'ai annoncées parmi lesquelles il y a une jauge maximale à 1000 personnes pour des 'grands événements' (sic), a expliqué Olivier Véran. Les résultats de cette concertation, vous les aurez quand elle aura eu lieu. […] Dès lors que nous mettons en place des jauges et des limitations, cela a forcément un impact sur ces grands événements."
Voir sur Twitter
Roland-Garros est donc désormais suspendu à une réunion politique d'ici deux jours, alors que le contre-la-montre avant le début du tournoi n'en laisse que cinq aux organisateurs pour se retourner. De source fédérale, on attend cette concertation avant de prendre la moindre décision. Les patrons du Grand Chelem parisien misent notamment sur le caractère particulier des lieux, concentrés non pas en un seul stade mais sur 12 hectares de terrain, pour espérer passer entre les gouttes.
Alors que Marseille ferme ses bars et ses restaurants, et que l'on demande aux populations d'éviter de se réunir, le grand barnum sur terre battue de la Porte d'Auteuil interroge toujours. Quelques semaines après la grogne générale provoquée par l'exception d'une jauge accordée à 8 000 spectateurs pour les spectacles au Puy du Fou, faire de Roland-Garros une autre exception risque de faire grincer quelques dents. La balle est dans le camp des autorités...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.