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Roland-Garros : Au terme d'un nouveau marathon, Alexander Zverev vient à bout du Français Pierre-Hugues Herbert

S'il fallait décerner un titre honorifique aux joueurs les plus résistants, Alexander Zverev serait incontestablement le seul à pouvoir rivaliser avec Rafael Nadal ou Novak Djokovic. Au terme d'un rude combat de 4h, l'Allemand, tête de série numéro 6 du Grand Chelem parisien, est finalement parvenu à s'imposer devant le Français Pierre-Hugues Herbert (78e mondial). Battu en cinq manches (2-6, 6-4, 7-6[5], 4-6, 6-4), l'habituel spécialiste du double est passé tout proche de l'exploit de sa vie, auteur d'une prestation de haute volée, mais qui n'a pas suffi pour venir à bout d'un Zverev toujours invaincu en cinq manches Porte d'Auteuil.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Il y a des joueurs qui sont destinés à briller dans la douleur. Ces joueurs qui sont différents des autres lorsque l'ocre est à deux doigts de les faire trébucher, ce sont souvent ceux qui arrivent à garder leur équilibre au moment de conclure. Sur la terre battue parisienne, surtout depuis le début de ce Roland-Garros automnal, les matches à rallonge sont souvent légions. Pour Alexander Zverev, c'est même devenu une habitude agréable, qu'il pourrait désormais aborder avec sérénité tant ça lui réussit. Comme si souvent, l'Allemand s'est en effet imposé en cinq manches, cette fois contre le Français Pierre-Hugues Herbert. Un match de 3h59, marqué surtout par de multiples retournements de situations. La faute à son adversaire, le Français ayant joué un tennis presque idéal pour vaincre le 7e joueur mondial.

Pour Herbert, l'attaque est la meilleure défense

"C'est un des joueurs les plus difficiles à jouer pour moi, il ne donne pas du tout de rythme, mais j'ai fini par trouver un moyen de m'en sortir" : le commentaire d'Alexander Zverev, après sa victoire, a le mérite d'être aussi clair que lucide. Pierre-Hugues Herbert a tout fait bien pour perturber la puissance quasi-inflexible de l'Allemand. Face aux services destructeurs à plus de 215km/h, le quadruple vainqueur en Grand Chelem en double lui a servi un jeu ultra-offensif. Des montées au filet incessantes (66 points gagnés sur 93 montées !), des retours perçants et des merveilles d'amortis (41 coups gagnants), l'Alsacien a tout donné.

Il a d'ailleurs pris un départ canon en se montrant agressif et en bousculant Zverev, jusqu'à mener 6-2, 4-1. Mais le récent finaliste de l'US Open a inscrit cinq jeux d'affilée pour égaliser à un set partout. Le mano à mano était ainsi lancé et ça n'allait plus jamais s'arrêter. Vainqueur de la troisième manche au jeu décisif, c'est cette fois l'Allemand qui a vu Herbert revenir à sa hauteur, deux sets partout. Tout était alors possible à ce moment-là tant l'insouciance et la force mentale du joueur tricolore semblaient prendre le dessus sur la capacité à résister de "Sascha".

Herbert ne voulait pas lâcher

À l'image de la partie dans sa globalité, la cinquième et ultime manche a donc été renversante de bout en bout. D'abord mené 3 à 0, Pierre-Hugues Herbert n'a encore une fois jamais lâché prise, débreakant une énième fois (7 breaks sur 14 tentatives), revenant ainsi à 3-3. Puis, rebelote : 5-3 pour Zverev et nouveau débreak du Français à 5-4 sur une défense venue d'un autre monde. Décidément, rien n'était évident pour la tête de série numéro six. 

Et à la fin, c'est l'Allemand qui gagne

Finalement, la première et seule balle de match, sur le service de Pierre-Hugues Herbert, est arrivée comme si de rien n'était. Sur un lob délicieux, le 45e coup gagnant de son adversaire, le Français flanchait une bonne fois pour toutes après 3h59 d'une farouche résistance face à l'Allemand qui affrontera l'Italien Marco Cecchinato au troisième tour.

Pragmatique à l'issue du match, Alexander Zverev, se bornait à observer  qu'"une victoire reste une victoire". Quelle que soit la manière. Car l'Allemand, au-delà du fait qu'il rejoint le troisième tour à Roland-Garros pour la troisième année de suite, est en train de devenir l'épouvantail des matches à rallonge. Sur la terre battue parisienne, le natif d'Hambourg n'a tout simplement jamais perdu le moindre match disputé en cinq manches. Ce mercredi, Pierre-Hugues Herbert est ainsi devenu sa sixième victime, en autant d'opportunités. Un vrai marathonien ce "Sascha".

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