Rentrée des classes avec Kevin Escoffier : très vite dans le bain…
Ce matin là, ça klaxonne sur les pontons. Sam Davies, Clarisse Cremer, Jérémie Beyou, Charlie Dalin, Thomas Ruyant, Boris Hermann et Kevin Escoffier : ils sont sept skippers pour cette reprise. Le Vendée, c’est dans cinq mois. Et la Vendée Arctique, prologue du tour du monde, dans quinze jours à peine. Il est temps de s’y remettre. Thème imposé du jour : un parcours en régate en faux mode solo. Kevin Escoffier embarque deux équipiers à bord, mais assure seul toutes les manœuvres. Et le Malouin ne tarde pas à mouliner…
Dés la procédure de départ, face à Concarneau, Kevin Escoffier se fait gentiment bloqué dans les règles par Sam Davies. Le Malouin a beau siffler, s’égosiller, pas de cadeau. Les places sont chères. Priorité à l’anglaise. « On avait pourtant dit au briefing qu’on laissait deux longueurs entre chaque bateau. Sam m’a gentiment coincé. OK, ca remet les choses en place. On est vite dans le bain ! » Résultat : PRB coupe la ligne bon dernier.
Sous 11 nœuds de vent, le monocoque orange glisse bien sagement à bâbord des Glénan. Magnifique, à défaut d’être très rapide. Pas grand-chose à faire. Pris en sandwich entre Sam Davies et Boris Hermann, Escoffier subit la situation. « Quand tu prends un départ pareil, après c’est compliqué. T’es dans le dur pendant un moment. » Ça laisse le temps de tailler le bout de gras entre deux manœuvres. « La Vendée Arctique ? Je n’ai jamais navigué aussi Nord. Ça va être sympa. » Sa première en solitaire ? « En course, oui. Mais j’ai déjà ramené le bateau tout seul du Brésil après la Jacques Vabre. Et depuis le déconfinement, j’ai fait deux sorties de 24h en solo. » Echange d’impressions avec son maître voilier. La voile test semble donner satisfaction.
Pour le tour du monde, chaque skipper embarque huit voiles, pas une de plus. Les entraînements sont l’occasion de trouver la bonne combinaison. Car ici, on ne cache rien. Tout est mis en commun. Chaque skipper dévoile sa vitesse et la configuration du bateau (jeu de voiles, angle de quille…) Loin devant, Thomas Ruyant met tout le monde d’accord. Facile, le nordiste. Très facile.
Après trois heures d’un interminable bord de près, Jeanne Grégoire siffle –enfin !- la fin de la première partie. Dix minutes de pause, le temps pour l’instructrice du Pôle Finistère Course au Large de donner les nouvelles consignes pour le bord retour. Ça rechigne un peu à la radio. Un peu trop de manœuvres au goût des skippers. Petite grogne salutaire: autorisation est finalement donnée de manœuvrer collectivement avant un nouveau départ. Et le journaliste de jouer les équipiers, à fond de cale pour matosser. Déplacer le matériel d’un bord à l’autre, dans un cockpit bien encombré, à deux, c’est déjà bien physique. Imaginez tout seul, au large du Cap Horn…
Enfin dans le « bon » sens, les Imoca dernière génération filent bon train. Le sillage se creuse, l’allure s’accélère. PRB tient sa place, au milieu de machines bien plus récentes. Mis à l’eau en 2010, largement optimisé ces dernières années, l’engin en a encore sous le pied. Escoffier se permet même de terminer deuxième de l’exercice, entre Thomas Ruyant et Charlie Dalin. Pas forcément besoin d’un bateau neuf pour bien faire…Plutôt plus que satisfaisant. 19h : après un rapide débriefing, retour aux pontons après sept heures de nav’. Dés le lendemain, le groupe remet çà pour…30 heures au large ! Vous avez dit entraînement ?!
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