Quel avenir pour Maria Sharapova et son retour contesté à Stuttgart ?
Stuttgart, une invitation qui fait jaser
Stuttgart sera donc le lieu du retour de Maria Sharapova à la compétition. Les organisateurs, comme ceux de Rome et Madrid, lui ont remis le pied à l'étrier en lui offrant une "wild-card". Le tournoi allemand a même fait plus. Comme sa suspension de 15 mois pour contrôle positif au meldonium courait jusqu'au 26 avril, la programmation a été chamboulée pour lui offrir un 1er tour seulement mercredi, contre Roberta Vinci. "Elle va pouvoir arriver mercredi et commencer son tournoi comme ça, c'est un peu bizarre pour les autres joueuses", a remarqué Angélique Kerber, la N.1 allemande qui a perdu cette semaine son statut de N.1 mondiale. "C'est un tournoi allemand, des joueuses allemandes auraient besoin d'invitation". Le tournoi allemand est aussi appelé "Porsche Tennis Grand Prix", et la célèbre marque de voiture est également sponsor de la joueuse russe.
Les explications autour du meldonium
Ce n'est qu'un écho négatif parmi tant d'autres. "Je trouve très discutable de permettre à une joueuse encore suspendue - quelle qu'elle soit - de participer à un tournoi la semaine même" de la fin de sa suspension, avait regretté l'ancienne N.1 mondiale, Caroline Wozniacki. "Tout le monde mérite une deuxième chance. Mais en même temps, je trouve que lorsqu'un joueur est suspendu pour dopage, il devrait repartir de zéro et mériter son retour, car c'est différent d'une blessure", Généralement, les "wild-cards" sont données aux joueurs et joueuses qui ont connu une blessure, ou qui sont des espoirs nationaux. Cela leur permet d'accéder au tableau final sans passer par les qualifications, alors qu'ils n'ont pas le classement mondial suffisant. Chez les hommes, Andy Murray estimait qu'il fallait "travailler pour revenir". Jo-Wilfdried Tsonga résumait ainsi: "C'était comme donner un bonbon à un enfant qui a fait une bêtise, il va recommencer".
Stuttgart, une semaine pour tout changer
Le tournoi de Stuttgart revêt une importance majeure pour Maria Sharapova. Car cette semaine peut lui permettre de rafler de gros points WTA, dont elle est démunie puisqu'elle ne joue plus depuis plusieurs mois. Victorieuse des éditions 2012, 2013, 2014, la Russe sait qu'elle enchaînera ensuite avec Madrid et Rome. Mais Roland-Garros ne lui est pas acquis. Bernard Giudicelli, le président de la FFT, a averti qu'une décision concernant son invitation serait prise le 15 mai. Si la FFT décidait de ne pas l'inviter, elle a l'opportunité, en marquant des points à Stuttgart, de s'ouvrir les portes du tableau des qualifications des Internationaux de France toute seule. Mais la liste des engagées pour les "qualifs" est dévoilée quatre semaines avant le tournoi, qui commence le 23 mai. Le temps presse.
Un chemin tortueux
Dans le passé, des joueurs ont tenté de revenir après une suspension pour dopage. Avec des fortunes diverses. C'est le cas de Marin Cilic, suspendu 9 mois pour avoir ingéré des stimulants "par indavertance", et qui avait plaidé sa cause en fondant sa défense sur l'absence d'intention. Comme Sharapova. Il avait finalement purgé une suspension de 4 mois, et avait remporté l'US Open 2014.
Mariano Puerta avait atteint la finale de Roland-Garros en 2005 (face à Nadal) après avoir purgé une suspension de neuf mois pour prise d'anabolisant après réduction de peine. En revanche, il avait subi ensuite un autre contrôle positif à la même substance, et après 2 ans de suspension (au lieu de 8 en première instance), il avait été incapable de se rapprocher du Top 100. Idem pour l'espoir bulgare Sesil Karatantcheva, quart de finaliste à 15 ans à Paris, suspendue deux ans pour prise d'anabolisant en 2005. De retour en 2008, elle n'a fini qu'une seule fois dans le Top 100 en 2012, et végète au-delà de la 200e place mondiale aujourd'hui. Quelle sera la trajectoire de Maria Sharapova ?
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