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Quatre raisons qui poussent les sportifs à vendre leurs médailles

La cycliste estonienne Erika Salumae, double championne olympique de vitesse, a mis aux enchères ses médailles d'or pour financer une opération du dos. D'autres ont des motifs plus ou moins farfelus.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Polonaise Zofia Noceti-Klepacka célèbre sa médaille olympique de bronze de planche à voile à Londres (Royaume-Uni), le 7 août 2012. (WILLIAM WEST / AFP)

Une médaille, ça peut (parfois) rapporter gros. Entre les primes d'Etat et les sponsors, un titre olympique permet d'engranger jusqu'à 800 000 euros, selon les pays.

Mais cela peut également devenir une source de revenus, si le champion décide de s'en séparer. C'est ce qu'a fait la cycliste estonienne Erika Salumae, double championne olympique de vitesse, mardi 5 octobre. Avant elle, d'autres sportifs ont choisi de vendre leurs breloques, pour des raisons variées. Ils le font…

1Pour se soigner

Erika Salumae, 51 ans, a été championne olympique en 1988 et 1992. Elle a vendu ses médailles aux enchères pour s'acquitter des frais médicaux après son opération du dos. Pour ses deux médailles olympiques, elle a récupéré près de 59 000 euros. Elle a aussi vendu cinq médailles des Mondiaux et son vélo des JO de Barcelone. Au total, elle a récolté 95 000 euros.

2Pour sauver un enfant

En 2012, la Polonaise Zofia Noceti-Klepacka décroche le bronze en planche à voile aux JO de Londres. En août, elle met aux enchères sa médaille pour payer les soins d'une fillette de 5 ans atteinte de mucoviscidose, rapporte l'édition suisse de 20minutes. "Zuzia est ma voisine, je la connais depuis sa naissance. J'ai vu combien de fois elle a dû aller à l'hôpital, combien de temps sa mère y a passé avec elle. Tout le monde prie pour que Zuzia survive. On ne la remarque pas, mais sa maladie peut être mortelle. Je vais à Londres pour elle", explique-t-elle.

La Polonaise Zofia Noceti-Klepacka (D) pose avec sa médaille de bronze en planche à voile, à Londres (Royaume-Uni), le 7 août 2012. (WILLIAM WEST / AFP)

3Pour se "mettre à l'abri"

Le Britannique Tommy Smith a été capitaine du club de foot de Liverpool dans les années 60-70. Quatre titres de champion d'Angleterre et deux coupes de l'UEFA plus tard, le magazine So Foot rapporte en 2012 qu'il a dispersé plusieurs souvenirs – maillots, médailles et trophées.

"J'ai eu la chance de réaliser une magnifique carrière, mais les souvenirs que j'en garde sont bien plus importants que les maillots et les médailles. Je ne suis pas non plus fauché, je n'ai pas vraiment besoin de le faire, mais je me fais vieux et il est pour moi plus difficile de gagner de l'argent. C'est une manière de me mettre à l'abri", se justifie-t-il. L'ancien footballeur a témoigné devant la caméra d'un média local, exhibant sa collection.

4Pour Dieu

L'Allemand Andreas Wecker est sacré champion olympique à la barre fixe en 1996, à Atlanta (Etats-Unis). Dix ans plus tard, il confie au quotidien germanique BZ avoir vendu sa médaille d'or aux enchères sur internet, pour un montant pour le moins modeste : 26,37 euros.

L'Allemand Andreas Wecker pose avec sa médaille d'or en barre fixe, aux JO d'Atlanta (Etats-Unis), le 29 juillet 1996. (KIMIMASA MAYAMA / REUTERS)

Soupçonné d'appartenir à une secte évangélique, il explique s'être séparé de sa breloque pour se "libérer de son passé", car sa "vie antérieure est faite de péchés". "J'ai tout vendu ou donné. Je me suis débarrassé de mes barres d'entraînement, mis mes médailles à la poubelle, mais je me sens très bien, je suis très heureux", affirmait l'ex-champion. "Aujourd'hui, je prie beaucoup et j'entends la voix de dieu vingt-quatre heures par jour", confiait-il au journal, précisant être également "guérisseur".

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