Qualifications Mondial 2018 : L'équipe de France débute sa campagne en Biélorussie
La cruelle défaite en prolongation contre le Portugal (1-0), le 10 juillet en finale de l'Euro, est encore dans toutes les têtes et les Bleus n'ont pas encore totalement digéré cet épilogue douloureux. Mais une compétition chasse l'autre dans un calendrier international infernal et les voilà déjà contraints de se projeter vers la prochaine Coupe du monde. L'été 2016 a toutefois modifié radicalement la donne. La France a gagné en respectabilité après des années de vaches maigres et le capital confiance engrangé au cours de son parcours à l'Euro est censé lui servir de paratonnerre pour passer sans encombres l'obstacle du groupe A où seul le premier gagnera directement son ticket pour le Mondial (les 8 meilleurs deuxièmes seront reversés en barrages).
Finalistes du Championnat d'Europe, 7e au classement Fifa, Didier Deschamps et sa troupe font désormais partie du gotha et ne peuvent plus se cacher. L'amical de rentrée remporté sans trop de soucis en Italie (3-1), jeudi à Bari, a ainsi montré que les Bleus continuaient de surfer sur cette vague vertueuse malgré de nombreux changements (8 nouveaux joueurs dans la liste de 23) et un certain rajeunissement.
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Revers de la médaille
Le contexte risque d'être pourtant radicalement différent mardi à Borisov à l'heure de renouer avec une phase qualificative pour la première fois depuis le fameux barrage de la Coupe du monde 2014 contre l'Ukraine, en novembre 2013. Les Français, qui ont le plus souvent souffert pour conquérir leur billet pour une grande compétition, vont ainsi découvrir le revers de la médaille après leur belle épopée à l'Euro: des adversaires n'ayant rien à perdre et rêvant justement de s'offrir l'un des cadors mondiaux pour s'accaparer momentanément un peu de lumière.
Le Belarus, loin d'être l'opposant le plus réputé de la poule qui comprend également les Pays-Bas, la Suède, la Bulgarie et le Luxembourg, correspond parfaitement à ce profil. Le passé récent incite d'ailleurs fortement à la prudence. Didier Deschamps n'a pas oublié le dernier déplacement de son équipe dans ce pays, en septembre 2013, et le succès arraché dans la douleur (4-2) sur la route du Mondial-2014. Autre danger: la condition physique. Les joueurs bélarusses, qui évoluent pour la plupart dans leur championnat, ont déjà effectué la moitié de leur saison domestique alors que les Français ont à peine repris la compétition.
Ne pas dilapider les acquis
Pour le reste, le match de Bari a permis de confirmer ce que l'Euro avait déjà révélé ainsi que les bases sur lesquelles Deschamps s'appuiera dans les mois qui viennent: l'efficacité insolente d'Olivier Giroud en équipe de France (21 buts en 56 sélections), la nécessité pour Antoine Griezmann, le leader offensif bleu, d'évoluer au plus près du Gunner ou les éclairs de génie de Paul Pogba. L'ancien milieu de la Juventus Turin a lui aussi basculé dans une autre dimension cet été en devenant le joueur le plus cher de l'histoire avec son transfert à Manchester United (105 millions d'euros).
A 23 ans, il lui reste pourtant à prendre totalement le pouvoir en sélection où son immense talent ne s'exprime pour l'instant que par séquences. Le même constat vaut pour Raphaël Varane. Après avoir manqué l'Euro sur blessure, le patron de la défense a naturellement repris sa place dans l'axe aux côtés de Laurent Koscielny. Mais son marquage très léger sur Pellè, auteur de l'unique but italien à Bari, est de nouveau venu rappeler ses failles au plus haut niveau, révélées à la face de la planète en quart de finale du Mondial-2014 face aux futurs champions du monde allemands (1-0). Ces leaders se savent attendus et n'ont pas intérêt à manquer le rendez-vous au Belarus sous peine de dilapider en un clin d'oeil les acquis de l'Euro.
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