Prodon montre le chemin, Gicquel suit
Prodon se méfie de son physique
Ces deux dernières saisons, il n'avait jamais franchi l'obstacle des qualifications à Roland-Garros. Après trois invitations (2000, 2002, 2008) à chaque fois conclues par une défaite au 1er tour, Eric Prodon est tout près d'intégrer pour la première fois le tableau final sur ses terres, après être passé par les qualifs. A 29 ans, le temps passé, et si l'objectif de rentrer dans les 100 une fois dans sa vie est toujours là, ce n'est pas en permanence ce qui occupe son esprit: "Ce que j'ai en tête, c'est arriver sans être blessé sur le court", glisse-t-il. "Je ne suis pas vieux, mais physiquement, quelque chose a changé." Et malgré une victoire expéditive lors de ce 2e tour, contre Agustin Velotti (6-4, 6-2), ses mauvaises habitudes reviennent à la surface: "Mon seul souci est de savoir si je pourrais tenir le coup physiquement. J'ai eu un problème aux abdominaux, ce qui m'a empêché de servir pendant un moment. Et là, j'ai connu une petite alerte." Lui qui a passé plusieurs mois en Amérique du Sud (Brésil, Colombie, Chilie) pour écumer les tournois, n'avait jamais croisé son adversaire de 18 ans, 468e mondial: "Je l'avais vu jouer un peu lors de son 1er tour. J'avais vu qu'il courait bien, qu'il avait une bonne main, mais qu'il manquait d'expérience et de punch à certains moments." Tête de série N.13 des qualifications, le 118e mondial espère bien que son entraînement intensif sur terre va porter ses fruits. "Quand on veut jouer sur terre entre octobre et mars, c'est là-bas qu'il faut aller. Les conditions sont idéales. Et toutes les semaines, on retrouve les mêmes joueurs, donc on a les mêmes tableaux d'une semaine à l'autre", raconte-t-il.
"Papy" Gicquel fait toujours de la résistance
Le visage marqué, mais le sourire aux lèvres, Marc Gicquel a droit à l'accolade de Thierry Ascione à sa sortie du terrain. Son entraîneur sait que la sortie de route n'était pas loin lors de ce 2e tour. Opposé à Adrian Ungur, talentueux 16e mondial, le Français est passé à un point de l'élimination. "Ca fait quelques matches que j'ai pas mal de réussite", reconnait le Parisien. "Aujourd'hui, ça a été dur physiquement. Et lui jouait pas mal, frappait très bien en revers. Je me suis accroché au deuxième avec mon service. C'était dur physiquement et dans la tête. Si j'avais été à l'étranger, je crois que j'aurais pris deux petits sets. Là, je m'accroche car on est à Roland, il y a du monde, mais je suis usé, fatigué." Ce soutien populaire, sur un court N.6 plein, lui a permis de forcer son destin: "A 6-5 pour lui, je fais le jeu, je me mets à mieux frapper avec mon coup droit tandis que lui m'agresse un peu moins, me fait moins mal avec son revers. Les trois balles que je sauve, c'est en servant bien et en frappant bien en coup droit. Je ne m'énerve pas parce que je n'ai plus de jus", rigole-t-il. "Je sais que lui peut de temps en temps péter les plombs. Il ne joue pas très bien au début du 3e, il joue sans jouer, moi je joue juste correct, je sers bien, cela m'a bien aidé." Au prochain tour, il affrontera le Tchèque Lukas Rosol, qu'il a battu à Bordeaux la semaine dernière après avoir été mené 5-0 dans le 3e set. Un match qui a fini en guerre, son adversaire faisant "des trucs dignes de l'école de tennis, du genre entourer des fausses marques", selon Thierry Ascione. "C'est un match comme un autre", tempère le joueur. "Il voudra se qualifier, moi aussi. Il va falloir faire abstraction de ce qui s'est passé. Je sais comment il est, on m'avait prévenu. La priorité sera de bien récupérer. C'est un bon joueur, il est confiance, il a gagné Prague." A 34 ans, Marc Gicquel veut encore faire de la résistance, et son esprit de guerrier devrait encore être de sortie pour la dernière marche avant le tableau final.
A la sortie du terrain, Laurent Rochette était, lui, dépité. Après avoir brillamment sorti au 1er tour la tête de série N.3 en trois manches, il a fini par tomber contre Jan Hernych. "Il a été extrêmement constant. Moi, je n'ai pas eu le mental de mon premier match, et sans raison apparente, j'ai été très nerveux dès le début du match", regrettait-il. Mené 5-2 dans le premier set, il avait pourtant réalisé une remontée folle pour gagner le jeu décisif. "Je n'ai pas du tout réussi à mon concentrer. J'avais la place de faire quelque chose cette année, en étant à mon niveau. Mais là, encore une fois, je rentre en train ce soir. je suis très déçu." Et de glisser: "Depuis plusieurs semaines, je n'ai que des m... Je vais me vider la tête, repartir sur des Challengeurs et faire les qualifications de Wimbledon." L'ancien 57e joueur mondial continue, pour sa part, son chemin dans ces qualifications, et son talent, pour peu que sa motivation soit encore à la hauteur, devrait lui ouvrir les portes du tableau final.
Charles-Antoine Brezac, 251e mondial, n'a pas fait mieux que l'an dernier. Comme en 2010, il tombe au 2e tour des qualifications. Il est vrai que son adversaire, l'Allemand Denis Gremelmayr, tape actuellement à la porte du Top 100 avec son 102e rang à l'ATP. En 1h39, la tête de série N.5 des qualifications met fin aux espoirs du Français en l'emportant 6-4, 6-4.
Deuxième tour
Stéphane Robert (FRA) bat Robert Farah (COL) : 6-1, 6-3
Denis Gremelmayr (ALL/n°5) bat Charles-Antoine Brezac (FRA) 6-4, 6-4
Eric Prodon (FRA/n°13) bat Agustin Velotti (ARG) 6-4, 6-2
David Guez (FRA) bat Izak Van Der Merwe (AFS/n°29) : 6-2, 5-7, 6-0
Romain Jouan (FRA) bat Paolo Lorenzi (ITA/n°25) 7-5, 4-6, 6-4
Marc Gicquel (FRA/n°24) bat Adrian Ungur (ROU) 3-6, 7-6|8], 6-2
Jan Hernych (RTC) bat Laurent Rochette (FRA) 6-7[4], 6-3, 6-3
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