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Platini répond aux accusations

Accusé d'avoir rencontré le Qatari Mohamed Bin Hammam un mois avant le vote pour le pays organisateur du Mondial en 2022, Michel Platini amorce sa défense. "J'ai bien sûr rencontré Mr. Mohamed Bin Hammam à plusieurs reprises en 2010, puisque nous étions tous deux membres du même Comité exécutif depuis 2002", a-t-il expliqué dans un communiqué. "Lors de ces conversations avec Mr. Bin Hammam, l'objet des discussions était la candidature à la Présidence de la Fifa. M. Bin Hammam cherchait en effet à me convaincre de me présenter à la Présidence de la Fifa pour les élections de 2011". C'est finalement le Qatari qui s'est lancé, avant de retirer sa candidature après les accusations à son encontre d'achats de voix. C'est ce qui lui a valu, en 2012, d'être radié à vie de la FIFA.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Michel Platini, le président de l'UEFA

Il a fallu attendre quelques heures. Mais Michel Platini a réagi. Face aux accusations portées par le Daily Telegraph d'un petit--déjeuner secret avec le Qatari Mohamed Bin Hammam, alors membre du Comité exécutif de la FIFA, précédant le vote pour l'attribution du Mondial-2022 au Qatar, l'actuel président de la FIFA a décidé de se défendre. Selon le Sunday Times, Bin Hammam aurait dépensé plus de cinq millions de dollars pour contribuer à faire du Qatar l'hôte du Mondial en 2022.

"Je trouve ahurissant que des conversations avec un collègue du Comité  exécutif de la Fifa de l'époque puissent se transformer en complot d'Etat", dit-il dans un communiqué. J'ai bien sûr rencontré Mr. Mohamed Bin Hammam  à plusieurs reprises en 2010, puisque nous étions tous deux membres du même  Comité exécutif depuis 2002. Lors de ces conversations avec Mr. Bin Hammam, l'objet des discussions  était la candidature à la Présidence de la Fifa, poursuit Platini. M. Bin  Hammam cherchait en effet à me convaincre de me présenter à la Présidence de la  Fifa pour les élections de 2011. Je tiens à rappeler que je suis le seul membre du Comité exécutif de la  Fifa qui a dit publiquement pour qui j'avais voté - preuve de ma totale  transparence - et que personne ne me dicte ma conduite." En 2011, Bin Hammam s'était en effet présenté à la présidence de la FIFA, avant de retirer sa candidature car accusé d'avoir acheté des voix auprès de la confédération carabéenne. C'est ce qui lui avait valu, en 2012, d'être radié à vie de la FIFA.

"Plus rien ne me surprend"

Cette défense s'accompagne également d'une attaque. Car Michel Platini doit déclarer, dans les prochains jours, s'il sera candidat à la présidence de la FIFA face à Sepp Blatter, son actuel patron qui veut briguer un cinquième mandat. Et il sait que ces rumeurs ne sont pas innocentes: "Je ne suis plus étonné par la diffusion de rumeurs sans fondement qui  visent à salir mon image dans un moment important pour l'avenir du football. Plus rien ne me surprend !" Comme on dit: "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose."

A quelques jours de l'ouverture de la Coupe du monde, et surtout du Congrès de la FIFA les 10 et 11 juin à Sao Paulo, la guerre semble bien déclarée. Joseph Blatter, à la tête de la FIFA depuis 1998, souhaite être reconduit dans ses fonctions lors des prochaines élections, en juin 2015. Après avoir longtemps défendu le bienfait de cette désignation, le Suisse a récemment fait demi-tour, mettant en cause notamment l'Allemagne et la France d'avoir fait pression pour aboutir à cette "erreur". Hier, la FIFA a annoncé que l'enquête, débutée voici deux ans, sur les allégations de corruption entourant la désignation du Qatar, serait conclue dès lundi prochain, pour une remise du rapport au lendemain de la finale de la Coupe du monde. Etrange concordance...

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