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Platini court contre la montre

Michel Platini, dont l'appel a été rejeté mercredi, reste suspendu provisoirement jusqu'au 5 janvier, ce qui l'empêche de monter en première ligne pour la présidence de la FIFA, et fragilise évidemment sa candidature postérieure éventuelle mais surtout ne lui permet pas de mener campagne. Pour l'ancien N.10 des Bleus, le temps presse. Sa candidature n'a certes pas été écartée par sa suspension de 90 jours prononcée par la Commission d'éthique de la Fifa le 8 octobre pour un paiement controversé de 1,8 million d'euros reçu de Blatter en 2011 pour un travail de conseiller achevé en 2002. Mais elle est pour l'heure gelée jusqu'à la levée ou l'expiration de sa sanction.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Michel Platini  (FABRICE COFFRINI / AFP)

Dans le camp Platini, le ton change, et se fait plus offensif. "Jusqu'ici Michel Platini a toujours voulu se montrer respectueux des procédures internes à suivre à la Fifa. Mais là, quand on vous démontre qu'on se moque de vous...On va arrêter l'angélisme", a indiqué son avocat, Me Thibaud d'Alès, qui avait saisi le Comité d'appel de la Fifa le 10 octobre."Il y a une volonté de perturber et de retarder la campagne pour la présidence à la Fifa de Michel Platini. C'était assez subtil jusqu'ici, là  c'est comme le nez au milieu de la figure. Ou alors c'est une incompétence au-delà de l'imaginable".

Attente d'une décision "sur le fond"

Les obstacles sont nombreux sur la route piégée du candidat Platini. L'ex-triple Ballon d'or se tourne désormais vers le Tribunal arbitral du sport (TAS), basé à Lausanne, pour interjeter un nouvel appel. Mais il reste à la merci d'une autre décision de la commission d'éthique de la Fifa. Car cette dernière instance doit toujours trancher sur le fond, ce qu'elle n'a pas encore fait. Une source proche de la commission d'éthique a indiqué que la décision sur le fond "devrait être prise avant Noël", ce qui n'arrangera pas vraiment le timing de Platini.
L'avocat de Michel Platini ne se fait guère d'illusions sur la nature du verdict: "Ce sont les mêmes juges qui ont pris la décision sur la suspension provisoire qui vont trancher sur le fond". Mais pas question de baisser les bras: "Michel Platini est déterminé à faire la preuve de sa bonne foi et de son innocence. Nous sommes prêts à cet autre combat". Interdit de toute activité liée au football, le Français, âgé de 60 ans, ne peut mener campagne. Et en son absence, celle-ci bat pourtant son plein. Jeudi dernier, la  commission électorale ad-hoc de la Fifa a validé cinq candidatures, sur des critères d'intégrité.

Le quintet des prétendants se compose du prince Ali de Jordanie, unique adversaire de Blatter lors de l'élection de mai dernier, le cheikh Salman (Bahreïn), président de la Confédération asiatique, le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa, l'Italo-Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA et le Sud-Africain Tokyo Sexwale, qui n'exerce aucune haute responsabilité dans le football. Infantino répète dans la presse qu'il constitue "le plan B" de Platini au cas où ce dernier ne pourrait se présenter dans les temps. Mais en attendant, le candidat italien semble se prendre au jeu et plus le temps passe, plus il risque d'avancer dans sa campagne et ne laisser que les miettes à Platini..

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