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Pistorius se dit brisé

Oscar Pistorius et sa petite amie Reeva Steenkamp se connaissaient depuis peu quand il l'a tuée en 2013. Qu'importe, c'est le portrait d'un homme amoureux et d'un couple faisant des projets d'avenir que le champion sud-africain a peint mardi d'une voix chevrotante à son procès.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Guidé par les questions de son avocat, qui depuis la veille s'attache à  prouver que le meurtre était bien dû à une méprise, le jeune homme, sextuple  médaillé paralympique, a raconté comment il avait rencontré Reeva le 4 novembre  2012 et s'était rapidement épris de la jeune mannequin. Présentés par un ami concessionnaire de voitures de luxe, ils ont tout de  suite été attirés l'un par l'autre et se sont téléphoné quotidiennement  "pendant les six premiers jours", a-t-il dit. Il sortait depuis plusieurs mois  avec la jeune Samantha Taylor mais, selon lui, la rupture était consommée. Après Noël, "nous avons commencé à parler d'avenir avec Reeva (...) Nous  envisagions réellement l'avenir ensemble", a ajouté l'athlète, les mains  tremblantes à la barre, au deuxième jour de sa déposition. Cet avenir devait prendre la forme notamment d'un appartement que Pistorius  était en train d'acheter à Johannesburg, et pour lequel ils étaient allés  ensemble choisir des éléments de décoration. Mais aussi, a-t-il dit, "elle me  demandait de l'aide pour ses contrats, ceux qu'elle devait signer ou ne pas  signer" comme top-model.

"J'étais très épris de Reeva. Je crois que j'avais plus de sentiments pour  elle qu'elle n'en avait pour moi parfois. Je lui laissais prendre sa place, ce  n'était pas toujours facile", a ajouté Pistorius, tentant de corriger l'image  d'un garçon possessif et se croyant au-dessus des lois donnée de lui au début  du procès. L'accusation soutient qu'il a sciemment tiré sur Reeva après une dispute.  Dans un message, celle-ci lui avait reproché ses scènes de jalousie, affirmant  même: "Parfois, tu me fais peur". Parlant comme un automate, d'une voix monocorde difficilement audible, même  pour sa propre famille assise au premier rang du tribunal mais obligée de  porter des écouteurs, Oscar Pistorius a lu les textos retrouvés dans le  téléphone portable de sa victime, s'interrompant pour renifler bruyamment, ôter  ses lunettes et s'essuyer avec un mouchoir, feuilletant le classeur préparé par  sa défense, lisant encore, des "mon ange" et des "bisous", à n'en plus finir.

"Reeva aimait dire les choses par écrit, elle pensait que c'était plus  facile (...) Elle avait eu une relation difficile dans le passé (...) Elle se  mettait facilement sur la défensive", a-t-il dit, revenant sur une dispute  ayant éclaté quelques semaines avant le meurtre. Pour cette nouvelle audience très attendue, la salle du tribunal de  Pretoria était comble. Déjouant les pronostics de plusieurs experts judiciaires qui avaient parié  sur une déposition très brève, la défense de Pistorius a visiblement opté pour  le garder le plus longtemps possible à la barre, avant que le procureur Gerrie  Nel ne puisse l'interroger. Pistorius, 27 ans, ne nie pas avoir tué Reeva mais il plaide non coupable  et soutient qu'il a paniqué et tiré sur la porte fermée de ses WC en croyant à  l'intrusion d'un cambrioleur.

Lundi, lors d'une audience digne d'une séance sur le divan, Oscar Pistorius  est revenu sur sa biographie sportive mais aussi familiale, décrivant la place  importante de sa mère, perdue à l'âge de 15 ans et son enfance, baignée par la  crainte d'un cambriolage violent dans une Afrique du Sud alors au pic de sa  criminalité. Il a insisté sur sa discipline, jamais de drogues, pas d'alcool en saison  sportive, choisissant "méticuleusement ses compléments", ne prenant "rien  d'interdit". Le tribunal a même eu droit à une longue digression sur son amour  des bêtes quand il a décrit son chien, "très placide et pas agressif", à l'opposé des défauts dont l'accablent l'accusation. Bon citoyen, chrétien, mettant sa célébrité au service de nombreuses  oeuvres de charité, Oscar Pistorius s'est aussi dépeint comme un garçon  vulnérable en raison de son handicap, affirmant que "son chien pourrait le  renverser" quand il ne porte pas ses prothèses. En larmes, il a aussi demandé pardon à la famille de Reeva et raconté ses  nuits peuplées de cauchemars depuis le meurtre, le réveillant "avec l'odeur de  sang" ou en proie à des crises de terreur au point qu'il s'est une fois réfugié  dans un placard.

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Pistorius s'excuse mais maintient sa version

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