Pistorius saura à 13h30
Avec le réquisitoire du procureur, Oscar Pistorius savait à quelle sauce il allait être mangé. depuis le début des audiences pour statuer sa remise en liberté sous caution, Gerrie Nel, le procureur, ne cesse de répéter qu'il est opposé à une telle décision, et que l'athlète, pour, lui, est coupable de meurtre avec préméditation. Il n'a donc pas dit autre chose en cette matinée décisive: "Il ne l'a pas dit, mais il doit savoir qu'il devrait être condamné. Il doit réaliser qu'une longue peine de prison est presque garantie", a-t-il lancé envers Pistorius. "Je n'ai vu nulle part (...) je n'ai pas entendu: 'J'admets que j'ai causé une mort illégalement'", regrettait-il au sujet du manque de remords, mettant les pleurs sur le compte de l'apitoiement sur lui-même.
Et au sujet de la mise en liberté sous caution, Gerrie Nel a eu droit à un échange marqué avec le juge Desmond Nair. Ce que nous lisons, c'est: 'Donnez-moi mon passeport. Laissez-moi sortir, poursuivre ma carrière. C'est 'business as usual'." Le juge lui a alors demandé: "Quel genre de vie mènerait une personne qui doit utiliser des prothèses, s'il doit fuir?" Et le procureur a répondu: "Une vie de liberté. Une vie pas en prison. Quel genre de vie aurai-je partout sauf en prison?" Le juge concluant l'échange par une nouvelle question: "S'évader partout avec ces prothèses ?" Gerrie Nel a estimé que Pistorius ne devait être traité différemment parce qu'il porte des prothèses.
Des ajustements pour ses prothèses chaque mois
Après une suspension de séance, Barry Roux, l'avocat de Pistorius, a balayé ces arguments, en surfant notamment sur le discrédit concernant l'ancien enquêteur en chef, accusé de 7 tentatives de meurtre: "J'ai demandé 3 ou 4 fois à Botha s'il avait des preuves contradictoires de la version de Pistorius. Il n'en avait pas." Et pour la mise en liberté sous caution, il affirme: 'A chaque fois que M. Pistorius traverse les portiques de sécurité d'un aéroport, il y a un problème. Il ne peut pas passer inaperçu. Ces jambes ont besoin de maintenance et d'ajustements sur une base mensuelle. Il a besoin d'un traitement médical pour les souches. Tous ces facteurs montrent qu'il n'y a pas de risque qu'il s'envole à l'étranger." Le juge lui a alors fait remarquer que cette nécessité de soins aurait pu être dévoilée lors de l'affidavit (la lettre écrite sous serment par Pistorius et lue au tribunal par son avocat mardi). Et le juge est également revenu sur l'acte en lui-même: "Même si c'était un intrus, Pistorius ne l'aurait-il pas tué ? Quels seraient les charges retenues ?" Et Roux de répondre: "Homicide volontaire." Et il reconnaissait: "Cela aurait eu du sens qu'il aille dans la salle de bain, essaye d'ouvrir la porte et déposer l'arme à feu. C'est ce que j'aurais aimé qu'il fasse". Après la fin de la séance, devant le tribunal, il a ajouté: "Parce qu'il a agi au-delà de ce qu'une personne raisonnable aurait fait, il risque d'être condamné pour homicide volontaire", même si l'avocat a plaidé jusque-là l'accident.
Le juge rendra son verdict à 13h30.
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