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Pierre Camou en campagne pour sa réélection

Candidat à un troisième mandat à la tête de la Fédération française de rugby (FFR), le 3 décembre, le président sortant Pierre Camou a lancé vendredi à Marcoussis (Essonne) sa campagne axée sur les clubs, tout en défendant de nouveau son projet de Grand Stade, attaqué par ses adversaires.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Pierre Camou, son président, a été chargé de défendre les intérêts et l'image de la FFR

Quatre ans et demi qu'il n'avait pas convoqué la presse, depuis février 2012 et un France-Irlande annulé en raison du gel de la pelouse du Stade de France! Alors, si Pierre Camou est sorti du bois vendredi pour lancer devant la presse, à quelques hectomètres du siège de la FFR, sa campagne pour un troisième mandat, c'est que le temps presse. Sans opposant à un nouveau mandat de quatre ans en 2012, élection pour laquelle il n'avait donc pas publiquement fait campagne, le président sortant, à la parole rare, doit cette fois faire face aux candidatures du journaliste Pierre Salviac, de l'ancien secrétaire général de la FFR Alain Doucet, et surtout de Bernard Laporte. L'ancien sélectionneur du XV de France, manager de Toulon et secrétaire d'Etat aux Sports bat lui le pavé depuis un an. Avec un thème principal de campagne: son opposition au Grand Stade que Pierre Camou souhaite construire pour 581 millions d'euros à l'horizon 2021 à Ris-Orangis (Essonne), afin d'augmenter les ressources financières de la Fédération. Sur ces 581 millions d'euros, 180 à 220 M EUR seraient apportés par la FFR et des investisseurs intéressés par le projet, le reste étant couvert par un recours à l'emprunt garanti par le Conseil régional de l'Essonne.

Grand Stade: 'Les clubs décideront'

"C'est un projet de demain fait pour les générations qui arrivent, en aucun cas pour moi. Je sais qu'il y a des questions. Mais j'ai toujours dit qu'in fine ce seront les clubs qui décideront (en assemblée générale, NDRL) si on y va ou pas", a déclaré Pierre Camou, qui a au passage lancé quelques piques à son principal adversaire. "Ce n'est pas ma manière de mettre une pièce dans la machine toutes les cinq minutes pour créer le buzz", a-t-il ainsi notamment déclaré. Pierre Camou, dont le programme comporte 34 propositions, est cependant conscient qu'il devra convaincre les clubs de la nécessité et à la faisabilité de ce projet, présenté par ses opposants comme étant une pure folie financière qui mettra en péril la FFR. Et ce dès mardi au Havre, première étape de son tour de France de l'ensemble des comités territoriaux de France métropolitaine (il n'a cependant pas prévu pour l'instant de se rendre en Corse). "A moi de savoir convaincre de l'utilité et de l'importance (du Grand Stade), d'expliquer le pourquoi et le comment. Et à nous de faire le tour de table (des investisseurs intéressés) pour que l'emprunt soit minimal et les fonds propres les plus importants possibles, pour ne pas avoir de charges insurmontables", a-t-il ainsi estimé.

"Cela ne va pas grever le futur"

Et le président, avec son équipe, de se montrer rassurant: "Cela ne va pas grever le futur, c'est certain", a ainsi affirmé Christian Garnier, directeur de campagne de Pierre Camou et actuel trésorier général de la Fédération. A l'appui de leur propos, Pierre Camou et son équipe ont cité notamment la baisse des taux d'emprunt qui permettront d'en diminuer le montant, le modèle économique (hospitalités, billetterie, organisation d'événements hors rugby, présence de commerces et activités aux alentours etc.) "revalidé par des experts" et le fort intérêt de "nombreux investisseurs" pour le projet. Les deux-tiers du montant apporté par la FFR ont par ailleurs été réunis, ont-ils expliqué. Attaqué sur le projet de Grand Stade, Pierre Camou n'en fait cependant pas son principal thème de campagne. Il a ainsi plutôt insisté sur son bilan et mis en avant "le club", "un endroit où les hommes et les femmes se réunissent quelles que soient leurs couleurs, où ils apprennent le respect de soi et des autres". Les quelques 1.900 clubs, qui voteront le 3 décembre, l'attendent aussi cependant forcément sur le Grand Stade.

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