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Pierre Bordry quitte l'Agence antidopage

A la tête de la lutte antidopage en France depuis juillet 2005, Pierre Bordry a présenté sa démission de la présidence de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), alors que son mandat se terminait en juillet prochain. Depuis longtemps en guerre avec l'Union cycliste internationale (UCI), il avait récemment regretté le manque de moyens pour contrôler les 450 sportifs français de haut niveau, comme l'exige l'Agence mondiale antidopage.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

La dernière lutte a été de trop. Président de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) après avoir occupé le même poste au sein du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, Pierre Bordry luttait donc depuis 2005 contre le dopage en France. Depuis cette date, il a également beaucoup lutté contre l'Union cycliste internationale (UCI), les deux parties n'ayant pas les mêmes visions de leur mission à l'égard des pratiques dopantes. Et il semblerait qu'il devait également se battre contre le ministère de la Jeunesse et des Sports depuis quelques temps. Il y a une semaine, il avait ainsi tiré la sonnette d'alarme en évoquant le fait que "la France risque d'être en retard pour des questions financières" dans la lutte contre le dopage, regrettant de ne pouvoir contrôler les 450 sportifs tricolores de haut niveau devant être soumis régulièrement à des test hors compétition, comme l'exige l'Agence mondiale antidopage (AMA). "On a beaucoup de mal à en faire au moins un - pour chacun -, pour des raisons de coût et de disponibilité des préleveurs. Je pense que dans les années à venir, nous aurons beaucoup de difficultés à trouver tous les (sportifs) ciblés régulièrement comme le souhaite l'Agence mondiale antidopage".

Ses prises de paroles avaient tendance à déplaire aux instances, qu'elles soient ministérielles ou fédérales. Et cette lutte là a peut-être fini par fatiguer Pierre Bordry. "J'ai remis ma démission", a-t-il confirmé à l'agence Reuters. "L'agence est arrivée à un haut niveau de fonctionnement, son professionnalisme a été reconnu par l'AMA (Agence mondiale antidopage). La lutte contre le dopage est une charge très lourde. Il ne me reste plus que quelques mois dans ma fonction. Je la quitte au moment opportun. Mon successeur sera désigné par la présidence de la République sur recommandation du Conseil de l'Etat. Je partirai une fois ce successeur officiellement désigné, le 1er octobre. Il y a des décisions très importantes à prendre." A 71 ans, ce membre du Conseil d'Etat n'a pas voulu expliquer les raisons de son départ, alors que son mandat arrivait à terme en juin 2011. "Un certain nombre de décisions doivent être prises et je préfère les laisser à mon successeur", a précisé le président, citant la nécessité de renforcer le département des contrôles ou le choix d'un nouveau directeur du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry.

A l'actif de son Agence, les contrôles positifs (souvent à la Cera) de sept coureurs sur le Tour de France 2008, dont l'Italien Riccardo Ricco et l'Autrichien Bernard Kohl, année où l'AFLD avait obtenu la responsabilité de l'ensemble des contrôles sur l'épreuve. Du coup, Pierre Bordry n'avait cessé de revendiquer un plus grand rôle, ce qui avait fini par agacer notamment l'UCI qui, cette année, avaient tenté de laisser l'AFLD de côté. Mais grâce à l'arbitrage de l'AMA, l'AFLD avait pu réaliser quelques contrôles lors de la Grande Boucle. Le bras de fer a peut-être laissé des traces.

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