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Petite frayeur pour Tsonga

Comme Gaël Monfils la veille, Jo-Wilfried Tsonga qui était mené deux sets à rien face à l'Allemand Philipp Petzschner, s'est finalement imposé en cinq manches, 4-6, 2-6, 6-2, 6-3. La journée a globalement été difficile pour les Français, avec les défaites de Vincent Millot, Florent Serra, Jérémy Chardy et Arnaud Clément. Heureusement, Michaël Llodra a remis les Tricolores sur le bon chemin en dominant l'Argentin Juan Ignacio Chela 6-3, 3-6, 6-2, 6-4.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Le tableau hommes de l'Open d'Australie

Que ce fut difficile pour Jo-Wilfried Tsonga face à Philipp Petzschner. Après avoir assisté au même scénario dans la rencontre opposant Gaël Monfils au Néerlandais Thiemo De Bakker, le Manceau s'est peut-être dit qu'il pouvait en faire de même pour son entrée en lice dans le tournoi. Finaliste à Melbourne en 2008, Tsonga aura tout de même démontré qu'il gardait un mental d'acier. Jamais jusqu'à présent, le Français s'était imposé dans un match d'un tournoi du Grand Chelem après avoir été mené de deux manches à rien. Plus fébrile qu'à l'accoutumée sur sa mise en jeu, il a trouvé en face de lui un sérieux client sur cet exercice. Petzschner terminera la rencontre avec 14 aces (contre 11 côté Tsonga). Signe de la tension qui régnait sur la Rod Laver Arena, Tsonga menait 5-1 dans la dernière manche, service à suivre, et s'est fait remonter à 5-4, pour finalement l'emporter sur la première de ses trois balles de match. Sans parler de sa finale trois ans plus tôt, le N.13 mondial a toujours été performant à Melbourne avec un quart de finale en 2009, et une demie l'an passé. Après un peu plus de trois heures de rencontre, il devra vite récupérer physiquement avant d'affronter au prochain tour, l'Italien Andreas Seppi, bourreau d'Arnaud Clément également en cinq sets (3-6, 2-6, 7-5, 6-3, 6-2).

Rafael Nadal et Andy Murray ont connu un premier tour facile à l'Open d'Australie, l'Espagnol et le Britannique se qualifiant par abandon de leur adversaire. Le "Rafa Slam", quatre tournois du Grand Chelem à la suite sur deux saisons, a débuté en douceur. Pour son entrée dans la compétition, le numéro un mondial n'a pas perdu un seul jeu. Mieux, il s'est contenté d'en remporter onze pour gagner le match face au Brésilien Marcos Daniel ! Ce dernier, blessé au genou gauche, n'a pas pu défendre ses maigres chances jusqu'au bout et a dû se résoudre à l'abandon à 6-0, 5-0 en faveur du Majorquin. "(Daniel) est un mec vraiment sympa et je suis vraiment désolé pour lui", a réagi Rafael Nadal. "Mais je suis un professionnel et j'essaie de faire de mon mieux sur chaque point. C'est le meilleur moyen de manifester son respect envers son adversaire dans ce genre de situation. Je respecte ses efforts pour jouer", a-t-il ajouté. Statistique édifiante, l'Espagnol, qui peut devenir à Melbourne le premier joueur depuis Rod Laver en 1969 à détenir en même temps les quatre tournois du Grand Chelem, n'a concédé que quatre points au cours d'une première manche bouclée en 19 minutes.

Andy Murray n'a pas, non plus, eu à puiser dans ses réserves pour se défaire de Karol Beck. Le Slovaque, comme Daniel, a été contraint à l'abandon face à la tête de série numéro 5 du tournoi (6-3, 6-1, 4-2). Parmi les outsiders à suivre, le revenant Juan Martin del Potro a confirmé qu'il était sur la voie de la guérison. L'Argentin, dont la saison 2010 a été noircie par les blessures, a disposé de l'Israélien Dudi Sela 7-6 (15/13), 6-4, 6-4.

Nalbandian héroïque

Si les gros bras ont répondu présent lors du début de cette deuxième journée à Melbourne, on ne peut pas en dire autant des Français. Trois en lice dans la nuit, trois éliminés. Si la défaite de Vincent Millot face au redoutable Jürgen Melzer était prévisible (6-2, 6-4, 6-2), on attendait mieux de Jérémy Chardy et de Florent Serra. Le premier est malheureusement toujours à la recherche de ses sensations et s'est lourdement incliné face à l'espoir australien (18 ans) Bernard Tomic (6-3, 6-2, 7-6). Florent serra, en dépit d'une belle qualité de jeu, a subi, comme tant d'autres avant lui, l'assommante loi des services de John Isner (6-3, 7-6, 6-3). Toujours dans le registre des spécialistes de l'ace, Robin Söderling a également frappé fort. Véritable métronome sur son engagement, le géant suédois a saoulé de coups le malheureux Italien Starace (6-4, 6-2, 6-2).

En "night session", Michaël Llodra a brillamment redressé la barre du bateau tricolore. Opposé au coriace Juan Ignacio Chela, le Français a fait un étalage enthousiasmant de son tennis offensif pour se hisser au second tour où il affrontera le qualifié canadien Milos Raonic. Et à voir l'ardeur qu'a mis Llodra à marteler de volées l'Argentin, on se dit que le traumatisme de la défaite en finale de la Coupe Davis semble derrière lui. Ouf. Mais le grand match de cette session nocturne c'était Nalbandian-Hewitt. Un match énorme d'intensité au bout duquel l'Argentin, tête de série n°27 du tournoi, a fini par triompher le l'Australien. Un dernier lob, après 4h48 de combat acharné, et deux balles de match sauvées de main de maître par l'Argentin, ont fini par avoir raison de la résistance du héros local. L'Open d'Australie vient à peine de commencer mais il a déjà son match référence !

Déclarations :

Juan Martin Del Potro (ARG, vainqueur de l'Israélien Dudi Sela): "Ca me fait du bien d'être là, avec ces joueurs, dans ce tournoi, et bien sûr de jouer un Grand Chelem. J'ai revu tous les joueurs, surtout ceux du Top 10. Ils m'ont soutenu quand ça n'allait vraiment pas. Et maintenant, je peux les remercier en face. Je me sens de nouveau en bonne forme. Il me faut encore du temps pour mieux jouer. Avec de l'entraînement et en me concentrant bien à chaque fois, ça va revenir. Je sais quel chemin il faut parcourir pour atteindre de nouveau un bon classement. Cela va être une longue route."

Andy Murray (GBR, N.5 mondial, vainqueur sur abandon du Slovaque Karol Beck, visiblement touché à une épaule):
"Je ne sais pas exactement à quel moment il s'est blessé. Il servait plutôt bien jusqu'à la fin du deuxième set. Je pense que c'était plutôt un bon match. J'ai bien commencé. Evidemment, j'aurais préféré gagner ce match sans que mon adversaire se blesse. Mais cela arrive assez souvent. Je ne pense pas que cela va affecter mon prochain tour. Il faut passer à autre chose et se préparer pour la suite."

Robin Soderling (SWE, N.4 mondial, vainqueur en trois sets de l'Italien Potito Starace):
"Gagner en trois sets secs, c'est un très bon départ. J'ai dû un peu batailler au premier set. Mais après j'ai joué de mieux en mieux et sur la fin, je jouais même plutôt bien. J'ai eu peu de réussite ici dans le passé. C'est pour cela que le plus important est de se concentrer sur un match après l'autre."

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