Perpignan, retour dans l'élite d'une place forte du rugby français
Lorsque l'USAP a connu la relégation en 2014, après plus d'un siècle -103 exactement- au plus haut niveau, ce fut évidemment un choc pour la représentation même du rugby français, car cela actait la disparition de l'élite de toute une région.
les Sang et Or ont sué sang et eau
Les Perpignanais, locomotives du pays catalan, avec leur sept titres dont le dernier conquis en 2009, faisaient en effet partie du paysage. Après quatre ans de joutes en ProD2, une hémorragie de joueurs, des difficultés financières, deux années de stagnation puis un spectaculaire rétablissement, les Sang et Or ont sué sang et eau et ont puisé dans l'orgueil de toute une région pour retrouver une place qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Une accession logique au terme d'une finale qu'ils ont maîtrisée et qui validait surtout leur très belle saison régulière achevée à la première place.
Leur entraîneur Patrick Arlettaz n'a rien dit d'autre: "les joueurs ont pris cela comme une mission, une espèce de religion, et ils y sont arrivés. Ils ont toujours cru en eux, sans jamais baisser les bras. C'est merveilleux de rendre toute sa fierté au peuple catalan qui était en souffrance, c'est un grand moment. On a tous été meurtris, tous les gens ont eu de la peine pendant des années, je suis très fier de ce qu'on a pu faire".
C'est maintenant que les choses compliquées commencent. Car le contexte du rugby a bien changé. Aujourd'hui l'engagement, les valeurs, la fonction d'étendard régional, l'amour du maillot et même la formation en profondeur ne suffisent pas. Tout est une question de budget. Et l'USAP qui était parmi les mieux armés en ProD2 va se retrouver parmi les plus fragiles à l'échelon supérieur. En attendant de les voir mesurer ce qui les sépare du Top 14 et se battre encore pour espérer le maintien et pour s'ancrer dans la durée, le retour des joueurs de Perpignan est une bonne nouvelle dans la géographie du XV français.
Grenoble dans l'antichambre
Autre place forte à pouvoir envisager aussi de retrouver l'ambiance du Top 14: le FC.Grenoble qui aura l'occasion d'y revenir un an après sa relégation, à l'occasion d'un barrage contre Oyonnax. Le club du Haut-Bugey qui fait partie de ceux qui, hélas, connaissent les affres de l'incertitude chaque année. Avec la crainte de la relégation. Comme l'a vécue cette saison le CA.Brive, autre bastion du rugby tricolore. Mais qui, à l'instar de d'Oyonnax, voire d'Agen, n'a peut-être plus la surface pour rivaliser avec les grosses cylindrées, lancées dans un modèle économique que, sans investisseur majeur, il deviendra, pour les clubs de dimension moyenne, très difficile de soutenir.
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