Paire se qualifie difficilement pour le 2e tour
Benoît Paire a souvent eu cette réputation de joueur "difficile à gérer". Euphémisme diront ses plus ardents détracteurs qui préféreront le terme de "caractériel". Il est vrai que l'Avignonnais renvoie souvent cette image d'un être parfois colérique, torturé, éternellement insatisfait. En tout cas sur le court, ce dernier subissant souvent les foudres du joueur qui a l'habitude de le martyriser à grands coups de raquettes fracassées. Bref, une sorte de Marat Safin à la française. Si le Tricolore n'a évidemment pas le palmarès du fantasque Russe, d'aucuns décèlent en lui un vrai talent brut. Notamment du côté revers, "un des meilleurs du circuit" selon Rafael Nadal.
Le cavalier solitaire
S'il possède en effet un swing d'une fluidité incroyable sur ce coup, le joueur de désormais 27 ans a également "une main" comme on dit dans le milieu. De celle qui lui permet des distiller des amorties illisibles ou de trouver des angles impossibles. Avec cet arsenal, Benoît Paire pourrait, devrait, viser plus haut que cette 21e place qui est actuellement la sienne. Après un bon début de saison, avec notamment une accession en huitième de finale à Monte-Carlo et deux places de demi-finaliste à Barcelone et Estoril, il est de nouveau retombé dans ses travers, enchaînant les résultats moyens, voire carrément décevants comme cette élimination au 2e tour du tournoi de Nice face à son compatriote Adrian Mannarino, pourtant pas une terreur sur terre battue (6-3, 6-0). Ce revers a été la goutte d'eau qui a fait déborder de vase : dans la foulée, Benoît Paire annonçait qu'il se séparait de son entraîneur de puis 7 ans, Lionel Zimbler.
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C'est donc en solo que la tête de série n°19 du tournoi a débarqué Porte d'Auteuil. Comme un symbole de sa nouvelle liberté, c'est avec des cheveux plus longs qu'il a fait son apparition sur le Lenglen. Fini le capillaire militaire, Paire aborde désormais un look néo-romantique pour ses retrouvailles avec Roland Garros, une liaison qui n'a jamais vraiment été consommée. Le Gardois n'a pas encore atteint la deuxième semaine mais c'est peut-être pour cette année. "J'ai un gros service et un jeu très agressif, mais la terre reste ma surface favorite, estime-t-il. "Sur terre, on peut engager l'échange, construire son point, utiliser son toucher. Bref, on peut jouer au tennis." La confirmation était attendue ce dimanche matin pour son entrée en lice.
78 fautes directes
Opposé à l'obscur Radu Albot, 137e mondial, Benoît Paire a fait du Benoît Paire. Après une entame plus qu'encourageante, premier set bouclé en 28 minutes (6-2), il a de nouveau fonctionné sur le courant alternatif. Alternant coups brillants qui laissent son adversaire à trois mètres et erreurs grossières (78 erreurs non provoquées dont 10 doubles fautes !), il a clairement balancé le 4e set pour se faire embarquer dans une cinquième manche périlleuse.
Quand Paire perd ses nerfs en video
Amortie gagnante, accélération de revers et coup droit à contre-pied : Paire fait le break à 3-2 en sa faveur. Sur son engagement suivant, il commet trois fautes directes qui permet au Moldave de recoller illico au score. Du Paire dans le texte... Finalement, Albot se faisait rattraper par la nervosité dans le money time et offrait la victoire à son adversaire sur un plateau. Gabashvili ne sera certainement pas aussi magnanime au tour suivant. Pour le moment, l'Avignonnais se rassurera en se disant qu'il a gagné son premier match sans son entraîneur. Mais Benoît a-t-il définitivement tué le Paire ?
La fin du match en vidéo :
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