Où sont passées les stars ?
La Coupe du monde 2010 tarde à décoller. Avec 23 buts inscrits et une faible moyenne de 1,64 buts par match, on n'a pas encore trouvé la bonne carburation. Alors quand le spectacle n'est pas au rendez-vous, on s'en prend aux têtes d'affiche, c'est-à-dire les stars attendues sur les terrains sud-africains. Si on se gardera bien de tirer une conclusion définitive après cinq jours de matches, la tendance n'est pas bonne. Apprenti astronome depuis quatre ans, la France a été la première à voir flou, à écraser ses joueurs de renom et de talent. Franck Ribéry (on pourrait aussi citer Gourcuff ou Anelka) cristallise à lui seul le désenchantement d'une équipe. Trop de pression ou trop de passion, l'attaquant du Bayern a déçu. Où étaient ses chevauchées fantastiques, ses coups de folie, ses prises de risques ? A trop vouloir en faire, le Français s'est noyé dans la défense regroupée des Uruguayens et ses prises à deux. A sa décharge, le Bavarois n'a pas été très soutenu par ses coéquipiers... Est-ce un problème collectif pour des sélections qui ne peuvent pashuiler leur jeu comme on le ferait en club ? Pas assez de temps ? Certainement. Pas assez de talent ? Impossible. Les joueurs ont beau êtreprogrammés pour monter en puissance à partir des huitièmes, le talent lui ne disparaît pas au gré des préparations physiques.
Question génie, Ronaldo et Kaka ont aux aussi été très gâté par la nature. Mais eux non plus n'ont pas relevé le niveau de ce début de Mondial. Malgré une belle frappe sur le poteau en début de match face à la Côte d'Ivoire, CR9 a manqué son match. Quand la tension s'installe, le Portugais s'évapore, se perd dans de vaines contestations. Que dire alors de Kaka, transparent la plupart du temps contre la Corée du Nord. On le savait en méforme après sa blessure aux adducteurs, le Brésilien a été indigne de son statut. Ses qualités de percussion et de transmission ont manqué à la Seleçao face à un adversaire bien organisé. A quand le réveil ? Du côté des Africains, les prestations d'Eto'o et de Drogba ont laissé un goût d'inachevé, surtout pour le Camerounais au sein d'une équipe elle aussi empruntée (0-1 face au Japon). Le cas de l'Ivoirien est moins tranché. Victime d'une fracture du cubitus il y a une dizaine de jours, son retour anticipé est une aubaine médiatique. Ses 25 minutes contre le Portugal demande confirmation (0-0).Pour les gardiens, on ne parle pas de talent mais de baraka. On dit d'eux qu'ils sont une réincarnation de Shiva, le dieu hindou aux quatre bras. Avec la blessure au dos de l'emblématique Gianluigi Buffon, c'est LE gardien du Temple qui quitte le terrain. Aucun autre "goalkeeper" a son aura, surtout pas le pauvre anglais Robert Green, une sorte d'anti-star du Mondial. Avec l'Algérien Faouzi Chaouchi et le Paraguayen Justo Villar, tout les trois auteurs d'une cagade monumentale, il a crevé l'écran en permettant aux Américains d'égaliser contre l'Angleterre (1-1).
Heureusement, il y a quelques raisons de croire à l'éclaircie, au retour des stars. Génial lutin à Barcelone, Lionel Messi a entamé sa campagne argentine avec un certain panache. Son entente avec Higuain et Tevez demande encore du travail mais on se rapproche de l'illumination. En attendant la prestation de l'Espagne face à la Suisse, seule l'Allemagne est un peu plus près des étoiles. De sa 4e ? Nous n'en sommes pas encore là mais le récital allemand contre l'Australie (4-0) a séduit tous les observateurs. La simplicité de son jeu et son dynamisme ont dynamité les Socceroos. Plus que Klöse, Podolski ou Lahm, c'est une Mannschaft unie et joueuse qui a donné la leçon. L'absence de Michael Ballack en est peut-être la raison. Et si on laissait les stars vieillissantes de côté ?
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