Superbowl : Seattle-New England, épilogue brutal d'une saison sulfureuse
Tout, ou presque, oppose Seahawks et Patriots, le style de jeu, l'histoire ou encore la personnalité de leur quarterback. Une certitude : leur duel va focaliser l'attention de tout un pays avec 115 millions de téléspectateurs, soit un Américain sur trois, rivés devant leur petit écran, pour suivre pendant plus de quatre heures la finale de la Ligue nationale de football américain (NFL). Un an après son premier titre, Seattle, qui fête cette année son 40e anniversaire, s'est qualifié pour le Super Bowl en utilisant les mêmes recettes.
Une défense féroce au nom évocateur de "Legion of Boom" qui asphyxie l'adversaire, et les coups de génie de son quarterback Russell Wilson, un prodige de 26 ans qui compense sa taille modeste (1,80 m) par sa vitesse. Les Seahawks ont traversé quelques turbulences en saison régulière, mais ils l'ont, comme New England, conclu avec douze victoires et quatre défaites. Après une démonstration face aux Carolina Panthers (31-17), Wilson et ses coéquipiers ont frôlé l'élimination en finale de conférence contre Green Bay.
Meilleure défense de l'histoire
Menés 16 à 0, ils ont arraché la prolongation grâce notamment à un touchdown plein de culot alors qu'ils faisaient mine de tenter un "field goal" (coup de pied), avant d'assommer définitivement les Packers (28-22). "Nous sommes la meilleure défense de l'histoire de la NFL", prévient Michael Bennett, s'appuyant sur les statistiques des trois dernières saisons faisant des Seahawks l'équipe ayant concédé le moins de points. "Ce qu'ils font est loin d'être facile : c'est une équipe très disciplinée, très intelligente, très bien dirigée", admire Tom Brady, le quarterback vedette des "Pats" qui va disputer son sixième Super Bowl, un record, et espère à 37 ans ajouter une quatrième chevalière à celles reçues en 2001, 2003 et 2004.
"Il existe des solutions pour s'en sortir face à eux", assure l'époux à la ville de la mannequin Gisele Bündchen qui dirige la troisième meilleure attaque de NFL. Mais New England n'a pas préparé cette finale dans la plus grande sérénité. La franchise de Boston, créée en 1959, est empêtrée depuis sa large victoire en finale de conférence contre Indianapolis (45-7) dans le "Deflategate".
Ballons sous-gonflés
Elle est accusée d'avoir utilisé contre les Colts des ballons sous-gonflés, de 16% par rapport à la norme édictée par la NFL, et la Ligue mène son enquête, même si New England se défend d'avoir triché. Ce n'est pas la première fois que les Patriots et leur entraîneur Bill Belichick défraient la chronique: en 2007, ils avaient lourdement puni pour avoir filmé la transmission de consignes entre entraîneurs et joueurs d'un adversaire, ce que proscrit le règlement. "Si le règlement a été enfreint, il y aura des sanctions", a prévenu Roger Goodell, le grand patron de la NFL.
Le "commissioner", très contesté, a vécu de son propre aveu "une année difficile": "Nous avons clairement été confrontés durant cette année, en tant qu'organisation, à beaucoup d'épreuves", a-t-il poursuivi, sans jamais parler directement des affaires de violences conjugales qui ont plongé la NFL dans une crise sans précédent. Goodell avait notamment été très critiqué pour sa gestion de l'affaire Ray Rice, joueur des Baltimore Ravens qui, en février, avait violemment frappé au visage sa compagne dans un hôtel-casino d'Atlantic City (New Jersey). "Il y a beaucoup de défis, mais on a vu du football extraordinaire", a conclu Goodell.
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