Neuer, Ronaldo et Messi en lice pour le Ballon d'Or
La logique sportive voudrait qu'en cette année de Coupe du monde, le Ballon d'Or revienne à un joueur de l'équipe sacrée. Entre Lahm, Schweinsteiger, Müller ou Kroos, les prétendants de la Mannschaft sont nombreux mais, depuis quelques années, on sait très bien que le poids du collectif ne pèse pas toujours très lourd face aux performances individuelles de deux monstres du jeu nommés Messi (4 titres en 2009, 2010, 2011 et 2012) et Ronaldo (2 en 2008 et 2013). Pourtant, puisqu'il fallait bien un Allemand pour tenter de renverser le cours de l'histoire, c'est à Manuel Neuer qu'incombera cette lourde tâche. Mission impossible ? Bref aperçu des forces et des faiblesses des trois candidatures :
Cristiano Ronaldo, l'homme but
A titre purement individuel, le Portugais n'a jamais paru aussi fort que cette saison. Meilleur buteur du Championnat d'Espagne la saison dernière (31 réalisations) et de l'exercice actuel (20 buts en 13 journées !), la star du Real Madrid est aussi devenu au printemps le meilleur buteur de l'histoire sur une saison de Ligue des champions (17 buts). Si les buts s'empilent, CR7 se distingue aussi par une participation accrue au jeu et par un comportement moins personnel, voire moins irritable, et irritant, sur le terrain. L'influence de Carlo Ancelotti, son entraîneur au Real, n'y est sans doute pas étrangère. Seule ombre au tableau pour Ronaldo : une coupe du monde traversée comme une ombre. Arrivé blessé au Brésil, le fer de lance du Portugal n'a jamais pu peser sur le jeu de son équipe nationale, piteusement éliminée dès le premier tour.
Lionel Messi, sur courant alternatif
En talent pur, l'argentin reste le meilleur joueur du monde. Le problème c'est qu'il ne l'aura utilisé que sporadiquement. Handicapé par des blessures musculaires récurrentes, le n°10 du Barça en enchaîné quelques prestations indigentes pour son niveau, et même parfois laissé entrevoir des signes de lassitude. Sa Coupe du monde laissera un souvenir mitigé. D'un côté il est tout de même parvenu à amener l'Argentine en finale en réalisant notamment bon un premier tour (4 buts) mais il s'est peu à peu éteint à partir des matchs à élimination directe (aucun but inscrit). Sacré meilleur joueur de la compétition, un titre que lui-même avouera ne pas mériter, il ne lui aura manqué qu'un peu de fraîcheur pour remporter le seul grand titre qu'il manque à son palmarès. Reste que, par ses fulgurances, "la Pulga" est toujours capable d'exploits insensés comme de battre à quelques jours d'intervalle le record de nombre de buts en Liga (253) et en C1 (74).
Manuel Neuer, le gardien du futur
Au sein du collectif homogène de Joachim Löw, c'est donc finalement le gardien qui s'est détaché au gré de performances très solides marquées par quelques prouesses spectaculaires, comme ses sorties hors surface contre l'Algérie en 8e de finale ou son arrêt réflexe devant Karim Benzema en quart face à la France. Au delà de ses pures qualités de réflexes et de détente, le goal du Bayern Munich se distingue surtout par son sens de l'anticipation et sa lecture du jeu qui le font parfois évoluer comme un véritable libéro. Mais les portiers sont très rares dans le palmarès du prix, et n'ont mis les gants que sur un Ballon d'Or, avec Lev Yachine en 1963 (URSS), et deux Ballons d'Argent, pour les Italiens Dino Zoff en 1973 et Gianluigi Buffon en 2006. Peut-être cette fois-ci, les votants se montreront-ils un peu moins conservateurs ? Pa sûr car Manuel Neuer doit faire face à une hydre à deux têtes.
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