National 2 : Le Sporting Club de Bastia entre dans une nouvelle ère
Cela peut sembler anecdotique mais ce 21 septembre 2019, une nouvelle page d'histoire va s'ouvrir pour l'une des institutions phares de la Corse. Le Sporting Club de Bastia, emblème footballistique et bien plus pour toute une île, s'apprête à faire un grand pas en avant : le club va officialiser le lancement de son nouveau statut, une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif), qui doit permettre d'ouvrir l'actionnariat à n'importe quelle personne, entreprise ou collectivité.
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"Nous ne voulons pas être les propriétaires du club mais ses gardiens"
Repartir sur des bases saines et participatives après de gros tourments. C'est sans doute ce qui a animé Claure Ferrandi et Pierre-Nöel Luiggi, les deux hommes forts du SCB, au moment de dessiner le futur du club. Ce dernier ne s'en est d'ailleurs pas caché le 9 septembre dernier en conférence de presse lors de la présentation de ce nouveau projet. "Nous ne voulons pas être les propriétaires du club mais les gardiens de ce dernier pour les générations futures", rappelait-il.
Car en optant pour ce nouveau modèle économique, Bastia entend rompre avec des pratiques encore aujourd'hui surveillées de près par la justice. Relégué en National 3 après un dépôt de bilan houleux sous la présidence de Pierre-Marie Geronimi, le SCB avait connu l'enfer. L'ampleur des révélations sur la gabegie financière en oeuvre au sein du club avait surpris, choqué et énervé une bonne partie des supporters turchini. Le passif de 30 millions d'euros est toujours en cours de digestion. Dès lors, repartir sur des bases saines et transparentes était, plus qu'une nécessité, une obligation. "Notre détermination, c'est de faire que sur la terre de Corse, ce club qui est né en 1905 et continue à vivre, il puisse perdurer pour les générations futures" explique Pierre-Nöel Luiggi. "La SCIC, c'est pour s'inscrire dans le long-terme. Nous actionnaires principaux, nous n'avons que 38% des droits de vote. Nous ne posséderons jamais complètement le club. Si les collectivités, les salariés, les industriels ou les socios s'associent pour dire "vous êtes en train de faire n'importe quoi avec le club", nous pouvons perdre le pouvoir et c'est cela qui est intéressant". Et Claude Ferrandi d'ajouter : "le Sporting, plus qu'un autre club, appartient au peuple et il fallait rendre cette propriété."
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Des donateurs au soutien de leur club
Pour cela, le club organise une réunion publique ce samedi sur le parking joueurs à Furiani afin de présenter toutes les nouvelles modalités. L'entrée au capital est fixée à un minimum de 50 euros. Chacun pourra ensuite voter et participer à la vie courante du SCB. L'ambition est de récupérer un peu plus d'un million d'euros grâce aux souscriptions. Comme révélé par l'Equipe, plusieurs personnalités du monde du football ont d'ores et déjà affiché leur intention d'apporter leur soutien, comme Jean-Michel Larqué, le milieu de terrain du TFC Yannick Cahuzac ou le portier lensois Jean-Louis Leca. "Je ne me considère pas comme un socio, je ne demande rien. Je veux juste que le club redevienne ce qu'il a été", explique celui qui a été formé au SCB.
Oublier le passé, agir au présent, garantir le futur. Une conjugaison en trois temps afin de léguer un autre héritage. Le Sporting est à un tournant de son histoire. Charge désormais aux joueurs d'épouser la confiance des fans pour faire revenir au plus vite le club dans l'élite.
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