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Natation : Sun Yang suspendu 8 ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS)

Le nageur chinois Sun Yang, trois fois champion olympique et onze fois champion du monde entre 2011 et 2019, a été suspendu 8 ans pour dopage par le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne. Il avait fait appel de sa suspension auprès de la plus haute juridiction sportive, mais le fait d'avoir détruit avec un marteau son propre échantillon lors d'un contrôle antidopage inopiné n'a pas trouvé grâce aux yeux des juges. Le Chinois, qui avait déjà été suspendu pour un contrôle positif en 2014, a annoncé qu'il faisait d'ores et déjà appel de cette nouvelle sanction.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

"Il pisse violet". Cette déclaration de Camille Lacourt, un soir d'épreuve olympique lors des JO de Rio en 2016, au sujet de Sun Yang avait marqué les esprits. L'Australien Mack Horton, médaillé d'argent du 400 m, derrière Sun, avait lui renoncé à figurer à ses côtés sur le podium. Quant au Britannique Duncan Scott, en bronze sur 200 m,  il avait refusé de lui serrer la main à la fin de la cérémonie protocolaire. Ils étaient nombreux à attendre la chute de Sun Yang.

Depuis ses débuts dans les bassins internationaux, le Chinois n'affolait pas que les chronos. De ses premiers pas aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 alors qu'il n'a que 16 ans, à son premier record d'Asie et une médaille d'or sur 1500m nage libre en 2010, juste avant le doublé en or (800m et 1500m) aux Mondiaux de Shanghaï en 2011, puis ses quatre breloques aux JO de Londres en 2012 (dont les titres sur 400m NL et le 1500m NL), sans oublier le sacre olympique de Rio en 2016 sur 200m NL et l'argent sur 400m NL, il a cumulé les honneurs, sans pour autant faire taire les mauvaises langues.

Suspendu 3 mois pour dopage avant de recevoir le prix de Nageur des championnats du monde 2015

Il avait d'ailleurs été contrôlé positif au trimétazidine en juillet 2014 (prétendument prescrit pour des palpitations depuis 2008) et suspendu trois mois, mais ce stimulant avait été déclassé par l'Agence mondiale antidopage (Ama) en janvier 2015, quelques mois avant que le Chinois ne reçoive le prix FINA de Meilleur nageur masculin des Mondiaux 2015, avec trois médailles dont deux en or.

Cette fois, c'est différent. Il s'est en effet retrouvé devant le TAS après avoir détruit à coups de marteau un échantillon lors d'un contrôle inopiné. en septembre 2018. L'affaire de l'échantillon détruit a atterri devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) après un recours de l'Agence mondiale antidopage (AMA) contre une précédente décision controversée de la Fédération internationale de natation (Fina), qui avait blanchi le nageur sur un vice de forme et subit un sévère camouflet avec cette décision du TAS. La relaxe avait permis à Sun Yang de participer aux Mondiaux de Gwangju l'été dernier, où plusieurs nageurs avaient manifesté leur mécontentement face à sa présence.

Un dernier recours auprès du tribunal fédéral

"Sun Yang est suspendu huit ans, à compter de la décision du TAS", a indiqué le tribunal dans un communiqué. "Le jury a déterminé unanimement que le personnel chargé du contrôle antidopage avait respecté toutes les exigences" réglementaires, a expliqué le secrétaire général du TAS, Matthieu Reeb. De plus, "l'athlète n'a pas établi qu'il avait une explication valable pour détruire son échantillon" et "il ne (lui) revenait pas de décider seul qu'un contrôle antidopage devait être invalidé et un échantillon détruit", a-t-il ajouté. Une décision qui ravit l'AMA. "Nous avions décidé de faire appel de la décision de la Fina après l'avoir examinée de près et conclu qu'il y avait de nombreux points qui semblaient incorrects au regard du code mondial antidopage. La décision du TAS confirme ces inquiétudes et constitue un résultat significatif", a déclaré le directeur général de l'AMA, Olivier Niggli.

En revanche, les titres remportés par Sun Yang postérieurement au contrôle rocambolesque, notamment les médailles d'or des 200 et 400 m libre à Gwangju en juillet 2019, "ne sont pas retirés rétroactivement", a précisé Reeb. Sun Yang dispose d'un dernier recours contre sa suspension devant le tribunal fédéral suisse. "C'est injuste, je crois fermement en mon innocence. Je vais faire appel pour que le plus de gens possible connaissent la vérité", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l'agence chinoise Xinhua. Il ne s'est pas fait prier pour utiliser ce droit et a donc demandé que sa suspension ne soit pas exécutée le temps qu'une décision définitive soit rendue. Ce sera au tribunal fédéral de décider. Son espoir ? Participer aux Jeux Olympiques de Tokyo cet été. 

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