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Mondial 2022 au Qatar : Un juge français enquête sur des accusations de "travail forcé" visant Vinci

Le groupe français de BTP Vinci est visé par une enquête pour ses activités au Qatar. Des accusations de "travail forcé" et de "traite d'être humains" le visent concernant les chantiers de construction des infrastructures pour la Coupe du monde 2022, compétition internationale de football que l'émirat doit accueillir. Un juge d'instruction a été chargé d'enquêter sur ces activités en novembre dernier après le dépôt de plusieurs plaintes par des organisations et des ex-employés qui travaillaient sur ces chantiers.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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  (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Les plaintes avaient été déposées fin 2018. Les organisations Sherpa et Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), ainsi que sept ex-employés indiens et népalais, ont accusé le groupe français de BTP Vinci de "travail forcé" et de "traite d'être humains" pour ses activités au Qatar sur les chantiers d'infrastructures visant à accueillir la Coupe du monde 2022 de football. Une instruction a ainsi été ouverte le 25 novembre 2019 par le doyen des juges d'instruction de Nanterre, Serge Tournaire, après le dépôt de ces plaintes, a-t-on appris mardi.

Les plaignants accusent Vinci, Vinci Construction Grands Projets (VCGP), sa filiale qatarie Qatari Diar Vinci Construction (QDVC) et leurs représentants de "réduction en servitude, traite des êtres humains, travail incompatible avec la dignité humaine, mise en danger délibérée, blessures involontaires et recel", selon les termes de la plainte. Elle fait suite à une enquête menée par Sherpa en Inde en septembre 2018 qui aurait permis de réunir des éléments et témoignages d'anciens travailleurs qui viendraient confirmer la première enquête de l'ONG menée en 2014 au Qatar, selon Sherpa.

"Vinci réfute toutes les allégations"

Selon l'ONG, les employés migrants de Vinci qui sont employés sur les chantiers de la Coupe du monde travaillent, passeport confisqué, entre 66 et 77 heures par semaine. Et ils seraient entassés dans des chambres exiguës aux sanitaires insuffisants, percevant des rémunérations sans rapport avec le travail fourni et menacés de licenciement ou de renvoi dans leur pays en cas de revendication. Sherpa, qui s'est fixée pour but de défendre les populations victimes des crimes économiques, avait déjà déposé en mars 2015 une plainte à Nanterre contre Vinci Construction Grands Projets et sa filiale au Qatar, mais en février 2019, l'enquête préliminaire a été classée sans suite.

"Vinci réfute toutes les allégations de Sherpa", a immédiatement réagi le groupe de BTP, mettant en avant les "nombreuses initiatives mises en place depuis dix ans au Qatar et qui ont inspiré les nouvelles réglementations sur les droits des travailleurs mises en place récemment par le pays". Un audit réalisé début janvier 2019 par plusieurs organisations syndicales (CGT, CFDT et CFE-CGC) au sein des activités qataries du groupe avait par ailleurs conclu à l'existence de bonnes pratiques sur place en matière de recrutement et d'emploi.

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