Mo Farah aurait raté deux contrôles en 2010 et 2011
Au lendemain de l'annonce de son retour à la compétition pour le meeting Herculis de Monaco (17 juillet), l'horizon de Mo Farah s'est de nouveau assombri. Alors que son entraîneur, Alberto Salazar, est accusé d'incitation au dopage par les autorités américaines, la presse britannique fait état à son encontre de deux "no show" lors des tests antidopage. Certes, un athlète n'est sanctionnable et sanctionné qu'après trois tests inopinés ratés. Mais cette information, si elle était vraie, jetterait un nouveau voile sur le double champion olympique, qui avait été l'une des stars des JO de Londres en 2012.
Selon le Daily Mail, il aurait manqué le premier contrôle début 2010, quelques mois avant de rejoindre en février 2011 à Portland (Etats-Unis) l'écurie d'Alberto Salazar. Le deuxième "no show" aurait eu lieu ensuite au domicile londonien du coureur au printemps et celui-ci aurait expliqué ensuite qu'il n'avait pas entendu sonner les inspecteurs de l'UKAD, l'agence britannique anti-dopage. Dans la foulée, alors que le règlement britannique prévoit une suspension maximale de quatre ans pour trois "no shows" en l'espace de 18 mois (ramené à 12 mois depuis janvier 2015 dans le nouveau code mondial antidopage), le Daily Mail fait état d'une correspondance entre l'athlète, s'inquiétant d'une éventuelle suspension, et son entraîneur. "Si tu rates encore un test, ils vont te pendre", répond ainsi Salazar le 5 mai 2011 dans un mail rendu public.
Salazar, un homme devenu encombrant ?
Salazar, c'est un peu l'homme-clé dans l'enquête menée par l'USADA (l'agence américaine anditopage), révélée par la BBC le 4 juin dernier. Selon ce documentaire, "Alberto Salazar est accusé d'avoir violé le règlement antidopage, et notamment d'être impliqué avec Galen Rupp, alors son athlète, en 2002. La BBC sait que, au moins sept de ses athlètes ou membres de son staff, ont fait part de leurs préoccupations à l'Usada, même si celle-ci ne confirme ni n'infirme l'enquête." Le technicien s'était défendu de ces accusations en estimant que le documentaire s'était aventuré "dans un journalisme imprécis et sans fondement, sans aucune considération pour Mo", avait-il dit dans un communiqué. "J'ai toujours répété que je croyais en un sport propre, au travail, et je nie toute allégation de dopage". Coéquipier d'entraînement, l'Américain Galen Rupp, en argent sur 10 000m à Londres, serait également dans le collimateur de cette enquête. Pas Mo Farah.
Reste que l'athlète de 32 ans, d'origine somalienne, a été tellement perturbé par ces accusations qu'il avait décidé de renoncer à la Ligue de Diamant de Birmingham, le 7 juin. Et il avait aussitôt fait le voyage pour les Etats-Unis, afin de voir son entraîneur et y "chercher des réponses". Les a-t-il trouvées ? L'annonce de sa participation à la Ligue de Diamant de Monaco le laisse penser. Mais ces nouvelles révélations de la presse de son pays ne risquent-elles pas de l'ébranler de nouveau, à deux mois des Championnats du monde à Pékin (22 au 30 août) ?
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