Michon, l'inconnu du 2e tour
Premier match dans un tableau final de Grand Chelem, à Roland-Garros, et premier succès contre un Top 100 en carrière à l'issue de 3h46 de jeu. Ca, c'était mardi. Aujourd'hui, il va défier son premier membre du Top 20, Kevin Anderson, pour le compte du 2e tour. Une nouvelle découverte.
Axel Michon, 206e mondial, qui avait échoué à quatre reprises en qualifications jusqu'ici, a dignement honoré son invitation. "C'est beaucoup d'émotions, comme pour tous les matches de tennis. C'est décuplé à Roland Garros parce qu'on y attache énormément d'importance. C'était un rêve de jouer ici", avouait-il après sa victoire sur l'Américain Bradley Klahn (73e). "Il est passé par tous les états émotionnels" ajoute Aloïs Beust, qui s'occupe de lui avec Jérôme Potier à la Fédération. "Il avait bien abordé cette grande première pour lui, mais après son bon début de match, il s'est rendu compte qu'il était devenu favori. Et il s'est crispé. C'est assez logique. On le sait capable de se crisper. Mais avec son esprit de combattant, et tous les matches qu'il a gagnés depuis mars, ça s'est bien fini."
Le Brésil pour tremplin
Contrairement à son adversaire du 1er tour, absent du circuit depuis Key Biscayne et pas spécialiste de la terre, Axel Michon a arpenté les courts. A Roland-Garros, il participe à son 14e tournoi de la saison. "Il ne compte pas ses efforts", salue Aloïs Beust. "Il va là où c'est bien d'aller, pas forcément là où c'est confortable." Des tournois Futurs (3e niveau international), il est passé aux tournois Challengeurs (2e niveau), progressant au fur et à mesure. Le virage, l'élément déclencheur, il l'a pris au Brésil, en s'engageant dans le tournoi d'Itajai. Une épreuve qu'il apprécie et dans laquelle les quarts de finale en 2013. Rebelote cette année, avec en plus l'enchaînement de deux demi-finales à Sao Paulo et Santos. "Il y a très bien joué, a pris de la confiance. C'est une évolution logique", constate Beust.
Mais Axel Michon a également changé dans le jeu. "Sa frappe de balle s'est alourdie. C'était l'un des objectifs qu'on lui avait assignés en début de saison. Il n'est pas très grand ni très épais, il fallait donc qu'il muscle son jeu. Il a gagné en poids dans sa frappe. Pour être efficace, il faut qu'il frappe fort. D'ailleurs, ses dernières défaites, c'est quand il a frappé moins fort." Aujourd'hui, il va se confronter à la puissance pure. Du haut de ses 2.03m, Kevin Anderson (20e mondial) est un gros frappeur, au service destructeur. "Il va ramasser de gros coups de canon", glisse avec un sourire Aloïs Beust. "Il n'a jamais joué à ce niveau. Il va un peu dans l'inconnue, à la découverte. C'est très difficile de se projeter. C'est un gros morceau mais il n'a rien à perdre. Il sera assez libéré et a très bien récupéré physiquement." Avec la confiance ramenée du Brésil et le coup de boost de cette première victoire dans un tableau final du Grand Chelem, qui plus est contre un Top 100, Axel Michon peut surfer sur une belle vague, pour éviter la marée sud-africaine.
Vidéo: La réaction d'Axel Michon après son premier tour
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