Michaël Llodra : "Roland Garros c'est la crème de la crème"
Comment se passe votre nouvelle vie ? L’adrénaline de la compétition vous manque-t-elle ?
Michael Llodra : Pour refaire l’historique, j’ai effectivement décidé d'arrêter ma carrière en simple mais j’espère pouvoir continuer encore un peu en double. Je me suis fait opérer de l’épaule en décembre dernier, je serai donc un peu juste pour participer à Roland Garros. Mais c’est vrai que la compétition me manque. L’odeur des vestiaires, tous ces petits rituels d’avant-match… Il suffit que je regarde une rencontre pour que j’ai envie de jouer. J’ai repris la raquette il y a quelque temps, les sensations reviennent peu à peu et c’est sûr que quand je réussis à claquer une belle volée c’est assez jouissif. Ce qui est paradoxal c’est que quand je jouais beaucoup, sur la fin de ma carrière, je ne mesurais plus la chance que j’avais de voyager, de faire ce métier. Cela fait plus de 15 ans que je suis sur le circuit, sur la fin de ma carrière j’ai fondé une famille dans le même temps et mes priorités ont donc évolué. Du coup le tennis devenait presque pesant et c’est pour ça que ces derniers temps je levais un peu le pied et que je faisais l'impasse sur quelques tournois. Ce n’était pas forcément très professionnel pour ma carrière mais dans ma tête j’en avais besoin. Si j’ai décidé d’avoir des enfants c’est aussi pour les voir grandir.
Quel sera votre rôle en tant que consultant Francetélévisions ?
M.L : J’aurai plusieurs fonctions. D’abord commenter les matchs évidemment mais aussi, du fait de ma proximité avec certains joueurs, proposer des reportages originaux. Mon expérience me permettra aussi de pouvoir livrer mon ressenti sur les avant-matchs ou après-matchs. Bref, apporter ma petite touche personnelle, un regard insolite ou décalé. J'essaierai aussi de décrypter quelques petits détails qui ne sont pas forcément immédiatement perceptibles à l’œil nu pour le grand public.
Sur le circuit vous étiez réputé pour votre franc-parler et votre sens de l’humour. Qu’en sera-t-il derrière le micro ?
M.L : Je ne vais pas changer bien sûr mais je pense que j’ai un rôle différent de celui que j’entretenais quand je faisais le con dans le vestiaire. Je ne me vois pas arriver près de Roger Federer et lui dire une grosse blague. Cela le ferait sans doute rire mais ce n’est pas comme ça que j’entends mon rôle de consultant. Ce qui évidemment ne m’empêchera pas de me marrer avec certains joueurs. Je prends les choses au sérieux mais j’espère aussi pouvoir apporter de la légèreté, humaniser certains joueurs parce qu’au final on n’est pas que des machines. On se fait aussi des bagarres de serviettes mouillés de temps en temps… Et pour autant je n’oublie pas que le téléspectateur n’a pas envie de voir que des conneries de Michaël Llodra. Sinon je vais au Jamel Comedy Club !
Vous allez succéder numériquement à Patrice Dominguez au sein du service tennis de Francetélévisions, quel regard portiez-vous sur son travail de consultant ?
M.L : Patrice a marqué l’histoire du tennis car c’était avant tout un grand passionné qui, à part celle de président de la FFT, a pratiquement occupé toutes les fonctions dans le milieu du tennis. Il adorait parler de ce sport, il collectionnait les raquettes, connaissait toutes les générations de joueurs, il avait aussi une approche très technique de ce jeu… Bref au sein de Francetélévisions, c’était vraiment une voix particulière qui va beaucoup manquer.
Que représente Roland Garros pour vous ?
C’est le tournoi mythique pour tous les joueurs français. Avec le Tour de France ça fait partie des plus beaux événements du sport dans notre pays. Quand j’étais plus jeune, je devenais dingue à l’approche du tournoi. C’était mon rêve de pouvoir y participer, j’ai eu la chance de pouvoir réaliser ce rêve, de gagner des matchs. Pour un joueur français c’est la crème de la crème. Tout le public est derrière toi, ta famille et tes amis sont là, ton match peut aussi être retransmis à la télé… Après il faut aussi reconnaître que j’étais en panique au moment de commencer mon match. Pour résumer c’est un événement magique qui peut se transformer en calvaire si tu passes au travers d’un match. Donc il y a des années où c’était un peu plus dur, où j’avais envie de me cacher et d’autres où je remportais des matchs, j’avais une forme de communion avec le public et je marchais fièrement à travers les allées de Roland (rires). Bref c’est un moment unique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.