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Maxime Sorel, skipper sans modération !

N’en déplaise à son partenaire majeur, spécialisé dans les vins et spiritueux, son truc à lui, c’est l’eau ! La mer ! Promis à une brillante carrière dans le génie civil, Maxime Sorel n’avait pas prévu d’être skipper. Tant pis pour les ponts et chaussées : son plan de carrière passe aujourd’hui par le Vendée Globe. Un autre ouvrage d’art…
Article rédigé par Gael Robic
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

« Je n’avais pas prévu d’être skipper ! » Le genre de petite phrase qui vous rassure quand le bonhomme vous laisse la barre de son monocoque au plein cœur d’un sévère orage breton ! Cet après-midi là, c’est Pot au Noir à Concarneau : des grains, des grains, des grains, et un vent gentiment taquin. Formateur…
Entre deux éclairs, le skipper à la tête -très- blonde résume son parcours : 33 ans à peine, et déjà une double vie ! Skipper-ingénieur, ou l’inverse. Pendant sept ans, le breton jongle entre les deux activités. Une victoire épique sur la Jacques Vabre 2017 (catégorie Class 40, vainqueur avec 15 minutes d’avance après 17 jours de mer!) décide de son avenir : ce sera le Vendée Globe! « J’ai fait les deux jusqu’en 2017. Aujourd’hui, j’associe ma passion de la voile et le côté gestion de projet de mon autre activité. » Déjà deux heures qu’on slalome, trempés, entre les gouttes. Mémorable cours particulier sur un bateau école pas tout à fait comme les autres…

« Des foils ? Pourquoi faire ?! »

Ce voilier a été rouge, puis jaune. Le voici vert, pied de nez aux  vieilles croyances superstitieuses des gens de mer. Il en a surtout vu de toutes les couleurs autour du monde : trois Vendée Globe depuis 2008, trois abandons ! A croire que la ronde planétaire ne veut pas de lui ! Un démâtage, un chalutier fantôme, un ofni : trois renoncements du genre brutal. Les winchs sont d’époque (2007). Pour le reste… « C’est le bateau que je voulais. On l’a récupéré en décembre 2018 et on a tout démonté de A à Z. C’est un bon bateau pour un premier Vendée, pour jouer placer. Lui ajouter des foils ? Pourquoi faire ? Pour gagner deux places ? Non, nous on veut lui faire finir ce tour ! » Le Cancalais préfère investir dans une caméra thermique en tête de mat, capable de détecter cétacés et autres objets flottants (le système de veille OSCAR, développé par une start-up bretonne, équipe actuellement une dizaine de bateaux). Et dans une grand voile ornée d’un immanquable dragon monumental. 

L’Arctique avant l’Antarctique 

Et le dragon a vu du pays depuis 18 mois. « On a beaucoup navigué l’an dernier, notamment en Méditerranée. Barcelone, Marseille… J’ai découvert le bateau sous toutes ses formes. » Le prochain voyage a aussi un parfum de découverte : ce week-end, il sera parmi les 22 skippers au départ de la Vendée Arctique, un triangle de 3 600 miles (5 700km) via l’Islande et les Açores. Un prologue du Vendée Globe, avec départ et arrivée aux Sables d’Olonne. « La seule fois où j’ai passé le Cercle Polaire, c’était pour aller skier ! On doit pas être nombreux à naviguer par 60 degrés Nord et 60° Sud la même année ! » L’Arctique avant l’Antarctique. « Faire le Vendée, ça prend tout son sens à terre, en préparation. On image tous les scenarii. J’ai fait des fiches pendant le confinement ! Le Sud m’inquiète un peu. Je ne suis pas allé plus loin que le sud du Brésil ! Mais c’est du bon stress. » La suite ? Maxime Sorel a déjà une petite idée… Mais il sera toujours temps d’en discuter autour d’une bonne bouteille.

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