Maurice Herzog est décédé
"Je vous confirme la mort de Maurice Herzog", a déclaré par téléphone à l'AFP un responsable de la FFME, qui tenait l'information du cabinet du maire de Chamonix, ville dont Herzog fut maire de 1968 à 1977, confirmant une information du Dauphiné Libéré et de Paris Match. Membre du Comité international olympique (CIO) de 1970 à 1995, puis membre honoraire, il avait été élevé le 1er janvier 2012 au rang de grand'croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur.
Né le 15 janvier 1919 à Lyon (Rhône), Maurice Herzog décroche le diplôme de l'Ecole des Hautes études commerciales (HEC) et du Centre de perfectionnement dans l'administration des affaires. Il s'adonne, dès qu'il le peut, à l'alpinisme. Alors directeur de la société Kléber-Colombes, il devient Haut-commissaire à la Jeunesse et aux sports (1958), député UNR du Rhône en 1962 avant d'être secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux sports, de 1963 à 1966. Membre du Conseil économique et social de 1966 à 1971, il est ensuite député UDR puis RPR de la Haute-Savoie, de 1967 à 1978, et maire de Chamonix, de 1968 à 1977. Depuis 1995, il était membre honoraire du Comité international olympique (CIO). M. Herzog a dirigé jusqu'en 1994 plusieurs sociétés, dont la Société du tunnel sous le Mont-Blanc, de 1981 à 1984. "Nous avions un désir fou, furieux, d'échapper à la prison qu'avait été l'Hexagone (pendant la guerre)", disait Maurice Herzog, citant les grands aventuriers français des années 50 et 60: "Bombard et l'Atlantique, Cousteau et les fonds marins, Tazieff et les volcans, Flornoy et les forêts vierges, Paul-Emile Victor et les pôles, Théodore Monod et le désert".
Il était l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'alpinisme et à l'Annapurna, dont "Annapurna, premier 8000" (éd Arthaud, 1951), vendu à une douzaine de millions d'exemplaires et traduit en 40 langues, ce qui en en fait le best-seller absolu dans la littérature de montagne. Il a aussi écrit "Regards sur l'Annapurna", "L'expédition sur l'Annapurna", "La montagne" et "Les grandes aventures de l'Himalaya". Après cette aventure exceptionnelle que fut, le 3 juin 1950, l'ascension victorieuse de l'Annapurna, avec Louis Lachenal, Maurice Herzog avait été amputé des doigts et des orteils. Grand-officier de la légion d'honneur, il vivait entre Neuilly et Chamonix, où il possédait une villa. Il avait épousé en premières noces Marie-Pierre de Cossé-Brissac avec qui il eut deux enfants (Laurent, décédé, et Félicité) et s'était remarié à Elisabeth Gamper avec qui il eut aussi deux enfants, Sébastien et Mathias.
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