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Mondiaux de lutte: L'heure de la revanche pour Koumba Larroque

Moins d'un an après une amère défaite en finale des Mondiaux et après une blessure au genou qui l'a tenue de longs mois éloigné des tapis, Koumba Larroque veut prendre sa revanche ce samedi au Kazakhstan. La jeune lutteuse a un objectif en tête : gagner son ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

On l'avait quittée en larmes sur les tapis de Budapest, le 24 octobre 2018. Pour la première fois de sa carrière naissante, qui l'a vue rafler trophée sur trophée chez les jeunes, l'ascension de Koumba Larroque, lutteuse de 21 ans, marquait un coup d'arrêt. Une blessure au genou en pleine finale face à l'Ukrainienne Alla Cherkasova mettait fin à ses espoirs d'être sacrée championne du monde chez les -68 kg, alors qu'elle menait au score.

Interrogée par France TV Sport quelques semaines après cette désillusion, la Française avait eu le temps d'évacuer un peu sa déception. "La frustration est un peu passée parce que ça fait un peu de temps quand même", expliquait-elle. "Après ça reste la meilleure médaille que j'ai faite mais c'est aussi celle qui me déçoit le plus parce que je sais que j'avais les capacités de gagner. Maintenant j'ai encore un an à attendre avant les Mondiaux et c'est long quoi..."

Un retour gagnant malgré des douleurs

11 mois plus tard, la voilà de retour en mode "guerrière". Et revancharde comme jamais. Opérée au genou, Koumba Larroque a mis du temps pour se remettre pleinement dans le bain. "Mentalement, c'était dur parce que je voyais le temps passer. Je n'arrivais pas à retrouver le tapis et quand j'ai retrouvé le tapis, je n'arrivais pas à retrouver mes sensations", confesse-t-elle à la veille du début des Mondiaux 2019 au Kazakhstan.

La pensionnaire de l'Insep a effectué sa reprise fin mai-début juin avec ses partenaires d'entraînement, sous l'oeil de celui qui la suit depuis trois ans, son entraîneur Nodar Bokhashvili. Pour se tester, la native de l'Essonne s'est alignée sur un tournoi en Pologne il y a quelques semaines dans une catégorie au-dessus (-72kg). Résultat? Première. "Oui, mais je ne suis pas entièrement satisfaite de ce que j'ai fait. Ca ne m'a pas forcément rassuré", nuance cette perfectionniste. Son genou, qu'elle strappe avant chaque entraînement, l'enquiquine encore un peu. "J'ai encore des douleurs, je suis rétabli au niveau du ménisque mais au niveau musculaire je manque encore de quadriceps. Avec mes entraînements, mon genou gonfle, donc je me strappe", explique-t-elle.

"On ne peut pas limiter un athlète, encore moins Koumba"

Si tous les signaux ne sont pas au vert, la lutteuse croit dur comme fer à une qualification pour les JO de Tokyo lors de ces Mondiaux. L'an passé, elle ne cachait déjà pas son ambition. Interrogée sur la pression qui repose sur ses épaules - la France n'ayant pas remporté la moindre médaille olympique en lutte libre depuis Athènes en 2004 - Koumba Larroque bottait en touche : "Non, ça ne me met pas forcément de pression parce que la lutte a beaucoup évolué. C'était les débuts de la lutte olympique. Je pense qu'au contraire c'est bien d'avoir une "relève" et comme pour l'instant il n'y a pas eu de médaille d'or olympique chez les féminines, j'espère que ce sera moi !".

Son entraîneur, lui, se veut plus pragmatique. "Elle n'a pas lutté pendant presque 8 mois. Ce n'est jamais facile de revenir après une blessure et elle sent qu'elle n'est pas à 100%. Mais je suis sûr et certain qu'elle ne va pas monter sur le tapis pour une médaille mais pour gagner la compétition. Moi je pense que, potentiellement, elle peut le faire. On ne peut pas limiter un athlète, encore moins Koumba".

CP avec AFP

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