Lièvremont: "Un champ de ruines"
- Quelle analyse faites-vous de cette lourde défaite ?
- "C'est la désolation, un champ de ruines. Je ne sais pas comment on peut tomber aussi bas en quelques semaines. On bat deux records de points en Afrique du Sud (42-17) puis ici en Argentine. J'imaginais une tournée compliquée il y a quelques semaines, mais pas de tomber aussi bas et d'être à ce point ridicules. Ca dépasse tout."
- Quelle est la principale raison de cet échec ?
- "Il n'y a pas d'explication technique ou tactique, il n'y a pas eu d'engagement. C'était un cauchemar. On a eu un investissement collectif dès l'entame du match proche du néant. Certains joueurs, toujours les mêmes, ont su jouer à peu près à leur niveau, mais on a aussi vu des comportements complètement passifs dès le début du match: des garçons qui marchaient, à côté de leurs pompes. En comparaison, en Afrique du Sud, c'était un match énorme ! Des plaquages ratés à la pelle, des essais ridicules où un seul joueur passe en revue toute notre défense. Il n'y a pas de considération stratégique quand il y a aussi peu d'investissement. Même si certains joueurs étaient absents, le même groupe gagnait le Grand Chelem il y a quelques semaines. Je pressentais une tournée difficile, mais à ce point-là..."
- Est-que que vous envisagez de sanctionner certains joueurs ?
- "Des sanctions, des sanctions, d'abord on va revoir le match. Il y a eu tellement de mauvais comportemements individuels, de contre-performances. Non je ne pense pas. Je suis d'abord dévasté, j'ai honte. Je m'en veux aussi car je les sens au bout du rouleau depuis trois-quatre semaines, et j'ai certainement péché dans la mobilisation du groupe. Mais on n'a pas eu de mauvais comportements durant la semaine dans la préparation du match, qui laissait envisager une telle démission collective. C'est sûr qu'on va passer cinq mois dégueulasses d'ici novembre. Il y a une part de doutes, mais je ne vais pas tirer de jugements trop hâtifs. On va rebondir. Certains joueurs brillants ne se sont pas transformés en +chèvres+ en quelques mois. On ne va pas les enfoncer aujourd'hui. C'est une faillite collective."
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