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Lièvremont garde le cap et sa place

Au lendemain de l'humiliation contre les Wallabies (59-16), Marc Lièvremont a affirmé qu'il n'envisageait 'absolument pas" de démissionner: "J'ai envie de me battre avec eux et j'espère qu'ils ont envie de se battre avec moi." Mais le sélectionneur ne remet pas en cause ni les méthodes, ni les hommes: "Je ne suis pas sûr qu'on se trompe trop non plus même si le résultat d'hier (samedi) ne va pas dans ce sens."
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

- Avez vous trouvé d'autres explications à cette lourde défaite ?
- "Au revisionnage du match, on est dans les clous pendant cinquante minutes. Peut-être pas en terme de contenu, avec ces mêmes difficultés à construire notre rugby, dans nos transmissions et notre organisation, mais on est dans les clous. On peut même légitimement penser à ce moment-là pouvoir continuer malgré l'excellent rugby australien. Et puis on plonge une première fois, les Australiens prennent le score et là, c'est une forme de débandade collective. Je me refuse à penser qu'il y a eu démission mais chacun a fait sa faute. Toutes les petites lacunes entrevues pendant la première mi-temps, on les a payées cash face à des Australiens au sommet. On n'a pas pu, on n'a pas su gérer cette fin de match de crise parce qu'on n'avait plus de certitudes, notre défense allait à vau-l'eau, même notre conquête allait à vau-l'eau. les Australiens ont continué d'appuyer là où ça fait mal et nous ont sévèrement puni."

- Quelles sont vos pistes avant le Tournoi et le Mondial-2011 ?
- "Quand on prend une telle dérouillée, évidemment on doit assumer, nous le staff. Je n'ai pas le sentiment, même si je suis extrêmement meurtri, qu'on travaille mal, qu'on est à côté de la plaque, qu'on n'identifie pas nos lacunes et qu'on n'essaie pas d'y remédier comme on l'a fait après nos lourdes défaites précédentes. On y travaille sans y arriver pour l'instant, ou alors pendant cinquante minutes. Il faut rester là-dessus. En misant beaucoup sur une préparation de deux mois (avant le Mondial, NDLR) qui va nous permettre physiquement, techniquement et stratégiquement d'être plus cohérents et d'arriver à rivaliser avec les meilleurs. mais évidemment, au lendemain d'une défaite aussi énorme, c'est difficile d'avoir des certitudes."

- Le mal n'est-il pas plus profond, concernant l'effectif, le style de jeu ?
- "Oui, oui, mais je ne suis pas sûr qu'en changeant massivement ce groupe, comme ça s'est fait dans le passé, on ait des meilleures solutions. Je suis même sûr du contraire. Notre travail, notre projet de jeu, on va encore y réfléchir, essayer de peaufiner et de travailler certaines choses. Je ne suis pas sûr qu'on se trompe trop non plus même si le résultat d'hier (samedi) ne va pas dans ce sens. Je pense qu'après cette gifle, comme on l'a souvent fait, on va rebondir pour le Tournoi. On va rivaliser avec le rugby de l'hemisphère Nord et essayer de gommer tous ces soucis pendant la préparation."

- Avez-vous envisagé de renoncer ?
- "Non, absolument pas. J'ai été très heurté par certains matches. Je me souviens de la défaite de Twickenham (10-34) il y a deux ans, de cette tournée (en juin, NDLR) avec des moments très durs à vivre mais ce n'est pas dans mon comportement, dans mon état d'esprit. La seule chose qui pourrait me faire renoncer, c'est de sentir que les joueurs me lâchent, qu'ils n'adhèrent pas, qu'ils ne me respectent plus, qu'ils pensent le contraire de ce qu'ils me disent en face. Je n'ai vraiment pas le sentiment que ce soit le cas, j'ai envie de me battre avec eux et j'espère qu'ils ont envie de se battre avec moi."

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