Les plus grands exploits des Verts sous Robert Herbin
23 octobre 1974 : Saint-Etienne - Split 5-1
5 ans plus tôt, Robert Herbin portait encore le maillot vert quand Saint-Etienne connaît son premier exploit européen. Une qualification aux dépens du Bayern Munich 3-0 après une défaite 2-0 à l’aller. Passé sur le banc après le départ à la retraite de son mentor Albert Batteux, « Robby » installe son 4-3-3 et ses méthodes intransigeantes. La star, c’est l’équipe. Au 1er tour, Benfica ne fait pas le poids. Le prochain adversaire est bien plus coriace : le Hajduk Split. Jamais l’ASSE n’a dépassé le 2e tour (8e de finale) et cela semble une nouvelle fois mal partie après la cuisante défaite de l’aller 4-1. Un cauchemar mais le but marqué à l’extérieur avait laissé un peu d’espoir aux Verts. A l’heure de jeu, Larqué et Jovanic ont mis les deux équipes à égalité. Trois buts en une demi-heure, la messe est dite… Sauf que sur l’engagement, Bathenay redonne l’avantage aux Foréziens. Galvanisés par le public, ils font définitivement sauter le verrou yougoslave. Bereta (71e) marque sur penalty et Triantafilos (81e) arrache les prolongations. « Tintin » est le héros du match. A la 104e minute, il qualifie les Verts sur un coup franc joué par Bereta. 25.000 suporters envahissent la pelouse. Déjà…
17 mars 1976 : Saint-Etienne - Kiev 3-0 (a.p.)
Depuis quinze jours, le Forez rumine. Le bourbier de Simferopol a labouré les espoirs stéphanois. Battus 2-0, les Verts sont quitte pour un exploit face au Dynamo Kiev d’Oleg Blokhine. C’est presque toute l’équipe d’URSS qui se présente à Geoffroy-Guichard avec son rideau de fer habituel. En Coupe d’Europe, elle n’a jamais encaissé plus d’un but. « Il faut leur couper le souffle, les saisir à la gorge, jouer au plus vite », demande Robert Herbin. Le scénario respecté à la lettre à gros un détail près. A 26 minutes de la fin du match, l’ASSE a toujours deux buts de retard. Blokhine a la balle de match en contre mais Lopez sauve les Verts qui ouvrent le score trois passes plus loin par Hervé Revelli. La folie s’empare du Chaudron quand Larqué égalise sur un coup franc magistral. Prolongations. Le plus grand exploit de Saint est en marche. 22h44, un ange vert passe devant la surface et expédie le ballon en retrait de Revelli au fond des filets. Perclus de crampes avant le but, Dominique Rocheteau détale comme un lapin. « Je me suis remis à courir comme un fou. » Voilà les Verts à nouveau en demi-finale de coupe des clubs champions, gonflés à bloc pour un nouvel exploit contre le PSV Eindhoven.
14 juin 1977 : Saint-Etienne - Nantes 5-1
Entièrement verte depuis trois saisons, la France a ajouté un peu de jaune à sa palette. Les Verts ont cédé leur trône au FC Nantes sur une cinglante défaite 3-0 à Marcel-Saupin. En ce début juin 1977, c’est le tarif des Canaris qui remettent ça en demi-finale de Coupe de France contre des Stéphanois dépassés et humiliés. Ces deux claques appelaient une réponse autant pour oublier cette saison frustrante que pour remettre le vert comme couleur dominante dans les chaumières. En moins d’une mi-temps, l’ASSE a fait son retard grâce à Patrick Revelli, Bathenay et Santini. Nantes s’accroche jusqu’aux prolongations et pensent même avoir fait le plus dur avec le but de Henri Michel. Le Chaudron retrouve sa magie pendant les cinq dernières minutes. Dans une ambiance de Coupe d’Europe, Sarramagna et Hervé Revelli renverse les Canaris. « Cui, cui, cui, les Canaris sont cuits », chambre le public qui a enfin retrouvé son équipe.
7 novembre 1979 : Saint- Etienne - PSV Eindhoven 6-0
Robert Herbin, c’était l’éloge de la simplicité. Sous sa coupe, Saint-Etienne s’était construit dans la formation et le travail et devait le rester. Mais la finale perdue à Glasgow et les titres nationaux cédés à Nantes et à Monaco ont fini de convaincre le président Roger Rocher de changer de modèle. Le Forez doit lui aussi recourir à des stars pour reprendre sa domination. Michel Platini, Johnny Rep, Zimako intègrent le grand livre vert mais les titres ne sont pas encore au rendez-vous. En coupe d’Europe, l’ASSE souffle le chaud et le froid. Au 2e tour de la C3, elle retrouve le PSV Eindhoven. Défaits 2-0 aux Philips Stadion par les hommes de Kees Rijvers, les Stéphanois régalent au retour dans un de ces matches où l’osmose est parfaite. « Pour une fois » diront certains mais qu’importe. En cinq minutes, Larios (3e), Platini (4e) et Santini (5e) ont éparpillé le PSV sur la pelouse. Sur un nuage, les Verts remettent ça en deuxième mi-temps avec Platini (50e), Roussey (88e) et Rep (90e). Le temps d’un match, l’ASSE a rappelé qu’elle avait une équipe taillée pour aller loin. Cette saison-là, l’épopée s’arrêtera pourtant en quarts de finale contre Mönchengladbach.
26 novembre 1980 : Hambourg - Saint-Etienne 0-5
L’affront des Allemands sera lavé un an plus tard. Et de quelle manière ! L’année de son dernier titre de champion de France (son 10e), l’ASSE terrassait le Hambourg SV sur sa pelouse. Un succès inattendu par son ampleur. 5-0, une grenade assourdissante que Platini dédiera à Jupp Derwall, le sélectionneur de la RFA, qui l’avait qualifié une semaine plus tôt de « général qui conduit ses troupes à l’assaut et les surveille, de l’arrière, aux jumelles » lors de la défaite des Bleus en Allemagne 4-1. Magistral « Platoche » qui plantait un doublé (26e, 87e) dans ce match aller des 8es de finale. Un assaut de courte portée puisque les Verts allaient redescendre sur terre en quarts contre les Anglais d’Ipswich Town.
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