Les favoris de Roland-Garros : Deux rois et beaucoup de jokers
Les années passent et les favoris restent les mêmes. Invariablement. Malgré le poids des ans, les blessures, les doutes, les jeunes qui poussent à la porte, Rafael Nadal et Novak Djokovic sont toujours là. Bon an mal an, l'Espagnol et le Serbe restent fidèles au poste même si, cette année et pour diverses raisons, ils n'offrent pas toutes les garanties. Pas toutes, mais presque.
Deux têtes qui dépassent
Tradition oblige, Rafael Nadal reste néanmoins le favori numéro 1 à sa propre succession. Le palmarès (11 titres), l'expérience, la confiance et la durée des matchs en 5 sets plaident clairement la cause du Majorquin. Pourtant, cette saison, la machine à concasser a connu quelques ratés sur son ocre natal et fétiche. Battu en demi-finales à Monte-Carlo et Barcelone (Par Fognini et Thiem), l'Espagnol n'avait pas encore atteint sa plénitude physique. C'est semble-t-il chose faite depuis le Masters 1000 de Rome où il s'est magistralement imposé, au détriment de Djokovic en finale qui plus est. S'il est épargné par les soucis physiques, il a déjà une main sur l'anse de sa douzième coupe des Mousquetaires.
Novak Djokovic, lui, ressemble de plus en plus à un mystère. Le Serbe semble parfois agir sans lien directeur. Tantôt injouable, tantôt quelconque au cours d'un même match. Pour beaucoup, il est clair que le numéro 1 mondial est désormais essentiellement "focus" sur les tournois du Grand Chelem. Avec 15 titres au compteur il reste en chasse derrière Federer (20) et Nadal (17). Et c'est pour cela que Djokovic qui n'a ni brillé lors de la tournée américaine, ni sur les premiers tournois de terre battue, reste un candidat plus que crédible. Surtout que le "Djoker" a fini fort sa préparation sur terre battue en doublant victoire à Madrid et finale à Rome.
Federer l'adieu aux armes ?
Avec Nadal et Djokovic qui cherchaient la bonne carburation sur terre, un troisième larron, Dominic Thiem, en a profité pour immiscer le doute dans la tête des parieurs. Les récentes prestations du finaliste de la dernière édition (victoire à Barcelone, demi-finaliste à Madrid) de même que son appétence pour la surface en font l'alternative la plus sérieuse pour inscrire un nouveau nom au palmarès. Sauf que l'Autrichien a semblé émoussé à Rome où il s'est fait sortir dès le premier tour par Fernando Verdasco. Un mal pour un bien ?
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Si jamais ces trois joueurs venaient à passer au travers, Roger Fededer sera certainement là pour en profiter. A 37 ans, le Suisse, qui a fait l'impasse sur les 3 dernières éditions, revient en héros à Paris. Le vainqueur de 2009 sait qu'il sera soutenu comme jamais par un public qui a conscience qu'il va certainement assister à l'une des dernières représentations du magicien sur la terre battue française et, au vu de la forme affichée lors de la tournée américaine (finaliste à Indian Wells, vainqueur à Miami), Federer a de quoi le rassurer. Même sur une surface aussi lente et exigeante physiquement ? Si ses parcours stoppés en quart de finale à Madrid comme à Rome laissent à penser qu'il sera peut-être un peu juste, l'homme possède de telles ressources qu'il serait irrespectueux de l'écarter de la liste des prétendants.
Des outsiders aux profils disparates
Un Suisse pouvant toujours en cacher un autre, Stan Wawrinka attend tapi dans l'ombre. Une tactique qui lui a bien réussi par le passé à Roland-Garros. Vainqueur en 2015 et finaliste en 2017, il connaît un début de saison discret mais il n'est peut-être jamais aussi dangereux que lorsque l'on ne l'attend plus. Alexander Zverev, lui, est certainement trop attendu. L'Allemand, à qui l'on prédit des titres en Grand Chelem depuis plusieurs saisons, a toujours fait toujours un blocage jusque-là. Et ses derniers résultats (éliminations précoces à Marrakech, Monte Carlo et Barcelone) ne plaident pas en la faveur du numéro 3 mondial.
Stefanos Tsitsipas connaît une courbe inversement ascendante à celle de Zverev. Le Grec, grande révélation du début de saison (demi-finaliste à l'Open d'Australie et finaliste à Madrid) possède toutes les armes pour briller Porte d'Auteuil. Tout comme Fabio Fognini. S'il est bien luné l'Italien a cette capacité si particulière à faire déjouer n'importe quel adversaire, y compris un certain Rafael Nadal, balayé en demi-finale à Monte-Carlo (6-4, 6-2). D'autres outsiders, comme Kei Nishikori ou Borna Coric, partent de plus loin mais ils peuvent eux aussi créer la sensation. E les Français ? Gaël Monfils, par ses résultats à Roland-Garros comme par les promesses affichées ces derniers mois, semble le plus à même d'aller loin. De là à aller jusqu'au bout, il y a tout de même un grand pas. Même pour "Slider man".
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