Les Bleus font craquer la Roumanie
Le syndrome du Stade de France terminé
En marquant dans les dix dernières minutes du match, après avoir longtemps buté sur une défense roumaine renforcée, la France prend une bonne bouffée d'oxygène. Avec six points en trois matches, devançant d'un point l'Albanie et la Biélorussie, tenus en échec la veille respectivement par la Bosnie et le Luxembourg. Les Bleus enregistrent ainsi leur seconde victoire consécutive. Incapable de s'imposer au Stade de France depuis le 14 octobre 2009, l'équipe de France a pris son temps pour mettre fin à la malédiction dans une enceinte censée être fétiche. Car depuis les généreux Autrichiens, assez largement battus (3-1), la France s'était montrée incapable de dominer l'Irlande (1-1 a.p.), l'Espagne (0-2) et le Belarus début septembre (0-1)
Les Français, qui se présentaient sans le milieu d'Arsenal Abou Diaby, prennent d'entrée la direction des opérations et occupent le camp roumain, en tentant sous l'impulsion de Nasri et de Florent Malouda de porter le danger sur le côté gauche. Mais c'est par un mouvement parti de la droite que les Français se créent leur première occasion. Un centre de Mathieu Valbuena parvient à Malouda, dont la frappe échoue sur le petit filet (19e). Les Français monopolisent le ballon, mais ne parviennent pas malgré tout à emballer la rencontre, butant sur une équipe roumaine recroquevillée. Il faut une tête au-dessus d'Alou Diarra (30e) pour faire passer le frisson dans les tribunes du Stade de France. Une bonne combinaison Nasri-Malouda qui se termine par une frappe enroulée de Karim Benzema de peu à côté ponctue une première période à sens unique, mais stérile pour les Bleus.
Coaching gagnant...
Les visiteurs semblent revenir sur le terrain après la pause avec de meilleures intentions offensives, et il faut tout le talent de Hugo Lloris pour détourner une belle volée de George Florescu (46e). Le match s'anime avec une réaction presque immédiate des Bleus sur un bel échange à trois Clichy-Nasri-Malouda terminée par un tir dévié de ce dernier. La France accentue la pression, obtenant deux grosses occasions de but en l'espace d'une minute sur un tir de Nasri puis une frappe à bout portant de Benzema, tous deux détournés par le gardien roumain (58e et 59e).
La Roumanie redresse même la tête et se crée sa meilleure occasion sur un tir de Marica qui échoue sur le poteau des buts de Lloris (71e). Confronté au manque d'efficacité de son attaque, Laurent Blanc fait successivement rentrer Loïc Rémy et Yoann Gourcuff en lieu et place de Mathieu Valbuena et Samir Nasri.Le coaching est doublement payant, puisque Rémy, sur une percée solitaire, parvient à tromper Pantelimon d'un beau tir croisé (83e), incrivant ainsi son premier but en bleu. Et Yoann Gourcuff, qui n'avait pas joué avec les Bleus depuis l'Afrique du Sud, est à la réception d'un centre du Stéphanois Dimitri Payet, lancé quelques minutes plus tôt par Blanc, pour donner une autre ampleur au succès français (90+3).
Réactions
Adil Rami (défenseur de l'équipe de France): "Ca nous fait vraiment du bien. Mais il n'y a pas d'euphorie, on a un match dans trois jours. Donc l'idéal, ce serait de bonifier tout ça, cette victoire, cette joie, par une victoire contre le Luxembourg. On a su être solide, on s'est créé beaucoup d'occasions, on a été patient. On a su faire preuve de maturité car quand ils ont poussé pendant 10-15 minutes, on a su faire le dos rond. Je suis fatigué mais très content. On a envie de rester concentrés pour ne pas gâcher toute cette bonne joie dans trois jours. La défaite contre le Belarus ? On y a pensé, on s'en est servi. C'est grâce aux défaites qu'on grandit, qu'on mûrit. A un moment donné, je me suis dit, +ouh là, va falloir qu'on marque, on a eu un mauvais moment contre la Biélorussie, il ne faudrait pas que ça se reproduise+".
Loïc Rémy (attaquant de l'équipe de France, buteur): "C'est énormément de bonheur, j'ai laissé éclater ma joie sur mon but. C'est mon premier but avec la sélection, je l'attendais depuis un moment. Finalement, c'est venu dans un match où les Roumains étaient bien en place, c'était difficile de trouver la brèche. En plus, on passe premiers du groupe, donc il y a plein de bonheur ce soir. Profitons en, et dans trois jours il y aura un autre match qu'il faudra bien aborder. (A propos de son but) Thierry Henry c'est Thierry Henry et moi c'est moi. (Les remplaçants) On a essayé d'apporter cette petite touche de fraîcheur. Le coach m'avait conseillé de prendre la profondeur. Ils étaient un peu émoussés derrière, j'en ai profité pour jouer de mes qualités, la vivacité notamment, et j'ai gardé mon sang froid devant le but. On a su mettre le public avec nous, après on est resté bien en place, on a su ne pas prendre de but. Ca nous fait du bien. Après un départ en catastrophe contre la Biélorussie, on a bien rectifié le tir. Continuons sur cette voie là."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.