Les Bleues pour un bouquet final
"Faire la cerise aux Allemandes, qui ont tout planifié en partant du principe qu'elles finiraient en tête." Bruno Bini n'y va pas par quatre chemins pour mobiliser ses filles à l'heure de défier les doubles championnes du monde lors de leur troisième match. Un match sans enjeu majeur puisque les deux équipes sont déjà qualifiées pour les quarts de finale, hormis celui de la première place de ce groupe A. Si cette position n'était pas un objectif pour les Françaises, il n'en allait pas de même pour les Allemandes. Cet affrontement sera donc beaucoup importante pour elles.
Quintuple championne d'Europe, double championne du monde en titre, devant son public, la Mannschaft n'a pas brillé particulièrement lors des deux premiers matches. Une victoire (2-1) contre le Canada, (1-0) contre le Nigéria, les résultats sont poussifs, et passer à côté de cette place de leader serait vécu comme une contre-performance. Et surtout, cela compliquerait sérieusement le parcours allemand, puisque le deuxième du groupe sera reversé dans la partie de tableau du Brésil, mené par la meilleure joueuse du monde Marta qui devrait lui permettre de prendre la première place du groupe D. Le premier du groupe A sera, lui, confronté au deuxième du groupe B (Japon ou Angleterre), puis, en demi-finale, au vainqueur du match entre le 1er du groupe C (Etats-Unis ou Suède) et le deuxième du groupe D (Australie ou Norvège).
Si les Françaises ont déjà rempli la première partie de leur contrat, ce duel avec l'Allemagne aura son importance pour la suite de leur parcours. Pour la première fois qualifiées pour les quarts de finale d'une Coupe du monde, après avoir déjà atteint pour la première les quarts de finale d'un Euro en 2009, elles commencent à prendre goût au succès, elles dont le dernier revers remonte au mois de mars dernier avec un match amical contre les Pays-Bas (2-1). Et en compétition, officielle, elles n'ont plus été battues depuis le mois d'août 2009, et un cinglant revers (5-1) lors de l'Euro contre... l'Allemagne. Une formation qu'elles n'ont battue que deux fois dans leurs histoire, en amicale en 2003 et 2007 (1-0 à chaque fois). "Si on peut prendre la première place de l'Allemagne, ça nous fera très plaisir", affirmait ainsi Gaëtane Thiney après le succès contre le Canada. "On a envie de finir premières, bien sûr", renchérissait Camille Abily. L'une des récentes championnes d'Europe avec Lyon, Wendy Renard, affiche sa confiance du haut de ses 20 ans: "Ca ne me fait pas du tout peur. J'aime bien jouer les Allemandes".
Pour éviter que la pression change de côté, et pour ne pas vexer des championnes toujours plus dangereuses lorsqu'elles sont blessées, Bruno Bini revient aux fondamentaux: "La priorité, c'est le quart de finale", scande-t-il, n'écartant pas la possibilité de laisser l'expérimentée Sonia Bompastor sur le banc, pour cause de suspension en cas d'avertissement. "Tout le monde sait que l'Allemagne va être championne du monde, les 15 autres équipes jouent pour la deuxième place". A moins que...
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