Les Bleues, la construction d'un rêve
Lors de l'Euro en 2009, qualifiées pour la première fois pour des quarts de finale, les Françaises n'avaient pas donné le meilleur au match suivant, éliminées aux tirs au but par les Pays-Bas. En 2011, elles ont retenu la leçon. La séance des tirs au but était là, mais l'Angleterre, vice-championne d'Europe, y a chuté pour laisser la France accéder au dernier carré mondial. Une performance, un exploit, que Bruno Bini, le sélectionneur, ne veut pas voir comme une finalité: "Si on dit que cest du bonus, cela veut dire que cest pas grave", glisse-t-il lors d'une interview sur le site de la Fédération française de football. "Ce nest pas du bonus, cest une première compétition qui sest arrêtée, une deuxième commence. Les filles doivent être mortes de faim comme elles lont été depuis le début de la compétition."
Elles ont pourtant tout pour se décontracter désormais. Entrées dans l'histoire avec cette demi-finale de Coupe du monde, qualifiées pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, accédant à un début de reconnaissance médiatique bien logique, elles pourraient se croire arrivées. Leur sélectionneur ne voit pas les choses comme ça: "Depuis le tirage au sort, jai toujours dit que lobjectif était daller aux JO. En toute honnêteté, je ne pensais pas que ce soit fait samedi soir (Ndlr: l'élimination de l'Allemagne par le Japon a offert le ticket aux Bleues). Cest une grosse satisfaction, et un poids en moins. Les filles vont pouvoir jouer totalement libérées. Il nous reste deux grandes finales à faire. Cest vraiment du bonheur davoir encore deux gros matches à faire."
Les Allemandes, doubles championnes du monde, éliminées, les Brésiliennes, doubles vice-championnes olympiques, sorties, la route du sacre pourrait être ouverte. Mais les Américaines, doubles championnes olympiques en titre et championnes du monde en 1991 et 1999, sont encore un épouvantail très performant. Et malheureusement pour les Bleues, elles sont sur leur chemin en demi-finales. Mais elles ont dû disputer une heure du match contre le Brésil à 10 contre 11, arrachant une prolongation puis sortant indemne de la séance de tirs au but. Et cette débauche d'énergie, 24h après les Françaises, pourrait bien leur être néfaste. Mais les Françaises devront d'abord compter sur elles-mêmes, sur la récupération, sur leur fluidité dans le jeu et sur des qualités qu'elles ont affichées lors de leurs précédentes sorties: "Les joueuses nont pas abdiqué, elles y ont cru jusquau bout", rappelle Bruno Bini au sujet du quart de finale victorieux. "Cest le supplément dâme quelles ont eu, comme contre le Canada, comme à 10 contre 11 contre lAllemagne. Cest un gros motif de satisfaction."
Pour aboutir une énorme satisfaction, les Bleues devront probablement livrer un match encore plus impressionnant contre les Etats-Unis. Pour ajouter une ligne à leur légende.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.