Les Bleues corrigent le Canada
Avec deux victoires en deux matchs, les tricolores ont aussi profité de la victoire de l'Allemagne sur le Nigeria 1-0. De fait, Allemandes et Françaises sont d'ores et déjà qualifiées et se rencontreront devant plus de 50.000 spectateurs mardi à Mönchengladbach, avec la première place du groupe pour enjeu.
Face à des Canadiennes athlétiques, les Bleues ont mis du temps à se mettre en marche durant une première période, âpre et physiquement intense, et qui a été difficile à négocier. Mais elles n'ont pas fui le défi canadien et en rivalisant en agressivité, ce sont finalement elles qui ont fait reculer les Canucks dans ce match que les deux équipes savaient décisif pour la qualification.Le premier but français était à ce titre symbolique. Tout partait en effet d'un tacle impitoyable d'Elise Bussaglia, poids-plume du milieu bleu et excellente tout au long de la partie, à l'entrée de la surface. Après un relais avec Necib, la joueuse du PSG frappait et son tir, dévié, était repris de la tête et à la limite du hors-jeu par Thiney (24). Les joueuses de Bruno Bini pouvaient alors faire valoir un milieu de terrain beaucoup plus fort techniquement et infiniment plus inventif, et mettaient la main sur le match, multipliant les occasions par Necib (31), ou Delie (40).
Vingt minutes suffisaient en deuxième période pour boucler l'affaire avec la manière, d'abord grâce au doublé de Thiney d'une très jolie frappe fuyante (60) puis par Abily de la tête sur un corner de la capitaine Soubeyrand (66).Côté canadien, la buteuse et capitaine Christine Sinclair (117 buts en 160 sélections), incertaine jusqu'au bout à cause d'un nez cassé, était bien sur la pelouse, protégée par un masque. Mais celle que sa sélectionneuse Carolina Morace présente comme "l'une des meilleures joueuses du monde si ce n'est la meilleure", a été discrète, bien muselée par Laura Georges qui, après une entame compliquée, a su se reprendre pour fêter plus que dignement sa 100e sélection En fin de match, Thomis, lancée en profondeur par Necib, trompait encore McLeod (83). Dans un stade encore bien plein (plus de 16.000 spectateurs pour 20.000 places), les Bleues pouvaient savourer un succès solidement construit, au cours duquel elles ont montré un visage conquérant.
Bini: je me suis régalé
Le sélectionneur de l'équipe de France féminine Bruno Bini a déclaré s'être "régalé" après la très nette victoire de ses joueuses jeudi face au Canada. "Je suis très heureux de la production des filles. Elles ont eu cinq minutes difficiles mais quand elles ont répondu dans l'impact, la technique et la tactique ont logiquement fait la différence...Mais ça ne s'est pas fait facilement. Des efforts, elles en ont fait, elles ont travaillé dur. On a aussi gagné le défi physique. Mais il y a des matches comme ça. Au debriefing d'Allemagne-Canada (2-1), on a vu que ça aurait pu faire 5 ou 6-0 pour les Allemandes. Nous, c'est rentré ce soir. Peut-être que c'est un signe, le tir de Gaëtane (Thiney), il peut aller sur le poteau, là ça
rentre. La tête de Camille (Abily), elle peut sortir, là ça fait lunette. (A propos du match contre l'Allemagne) "Tout le monde sait que l'Allemagne va être championne du monde, les 15 autres équipes jouent pour la deuxième place. Mais on viendra jouer le match, c'est prévu (...) Mais bien sûr l'Allemagne est plus forte. Bien sûr, sur les 50.000 spectateurs, 49.500 seront aux couleurs de l'Allemagne. Mais ça se joue à 11".
Déclarations
Gaëtane Thiney (attaquante de l'équipe de France, auteur d'un doublé): "Ca récompense le travail d'un groupe depuis des années. On va continuer notre route petit à petit. On a réussi un très bon match tactiquement, on était très en place. On s'attendait à beaucoup de pression. Après un quart d'heure timide, on a rivalisé et on a pu produire du jeu. On a osé.
Louisa Necib (milieu de terrain de la France): "C'est une très belle performance, je suis fière de l'équipe. Quatre buts contre le Canada, je ne m'y attendais pas. Pendant le premier quart d'heure, on n'a pas eu peur. On savait qu'il fallait répondre au défi physique."
Laura Georges (arrière centrale de la France): "J'ai eu du mal au début, avec un changement de partenaire. Mais ce n'est pas une excuse. Il a fallu un peu plus communiquer et se régler avec Sabrina Viguier. On savait qu'on allait prendre la foudre et le tonnerre pendant 15 minutes. La 100e sélection, ça fait plaisir, mais ce qui m'intéressait surtout c'était la victoire et la qualification. Ca c'est très important".
Camille Abily (milieu de terrain de la France): "On savait que si on répondait au défi physique, on pourrait exploiter notre jeu. On aurait peut-être préféré rester dans l'ombre. On ne va pas se reposer sur cette victoire. L'Allemagne c'est un cran au-dessus, mais on a envie de finir
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