Lemaitre et Lavillenie font le minimum
Premier constat, Christophe Lemaitre va vite, mais moins qu'il l'espérait. Poussif en série (6.64), poussé dans ses derniers retranchements en finale (6.59) par Emmanuel Biron (6.60), le natif d'Aix-les-Bains n'était "ni content ni mécontent".
Un mi-figue mi-raisin qui en dit un peu sur les -petites- interrogations qui se posent au sortir d'une saison hivernale déjà terminée pour le meilleur sprinteur français.
Avec 6.59, le protégé de Pierre Carraz signe exactement le même chrono que la semaine passée au Val-de-Reuil, à deux centièmes de son meilleur temps cette saison à Liévin (6.57), lors de sa rentrée le 14 février. Il stagne donc à portée de crampons de son record personnel (6.55) vieux de deux ans (même s'il l'avait égalé l'an passé).
"Je n'arrive pas à concrétiser ce que j'ai travaillé. Je n'ai pas trop d'explication pour le moment", a confié Lemaitre, toutefois "absolument pas inquiet" pour la suite de sa saison.
Les jeux Olympiques, l'été, et une distance plus favorable à son gabarit (le 100 ou le 200 m) devraient en effet lui convenir un peu plus.
Deuxième constat, à la perche, Lavillenie a appris à gagner sans chercher à tout prix à épater "son" public, puisqu'il évoluait à domicile.
Avec une barre à 5,72 m, le Clermontois avait déjà dépassé toute concurrence, bloquée à 5,45 m quand elle n'a pas fait un zéro pointé, à l'image de Romain Mesnil (trois échecs à 5,55 pour son entrée dans le concours).
Une première journée décevante
"Je suis content, tout simplement, pouvait sourire Lavillenie. L'objectif est rempli, je n'ai pas de regret de ne pas avoir été plus haut. J'ai enchaîné cinq sauts en trente minutes et ce n'était pas mon rythme habituel."
Pour le reste, la première journée de ces Championnats de France, qui se termineront dimanche, a été plutôt décevante en terme de performances.
La bonne nouvelle et le grand sourire de la journée sont venus du hurdler Pascal Martinot-Lagarde, titré sur 60 m haies avec à la clé un chrono très prometteur (7.54) qui lui ouvre les portes des Mondiaux en salle d'Istanbul.
"A Istanbul, j'arriverai avec les crocs !", a-t-il promis. Pas mal pour un athlète qui, malade depuis deux jours, n'avait pas réussi à manger vendredi...
Troisième de la finale, Ladji Doucouré (7.71) poursuit lui sa progression. "L'objectif c'était de ne pas se blesser cet hiver, pas de faire des chronos", a-t-il indiqué.
La finale du 60 m féminin a été un des jolis moments de l'après-midi, avec le duel de générations remporté par Myriam Soumaré (7.29) face à une Christine Arron qui a manqué ses premiers appuis (4e en 7.33).
Aubière a permis à Mélanie Melfort de retrouver une belle hauteur (1,93 m), qui aurait pu être synonyme de Mondiaux (1,93 m constitue les minima) si l'athlète n'avait pas décidé de zapper le grand rendez-vous indoor.
"Je ne me sens pas prête, a-t-elle confié. J'ai encore du boulot en prévision des JO et je préfère me concentrer sur ça."
Enfin, Benjamin Compaoré a confirmé sa très belle régularité cet hiver en remportant le concours du triple saut avec un bond à 17,13 m, à un centimètre de sa meilleure performance cette saison qui fait de lui le 4e spécialiste mondial de la discipline. De quoi nourrir de belles ambitions pour Istanbul...
Dimanche, la 2e journée des championnats offrira notamment la finale de la longueur chez les hommes avec Salim Sdiri, et le concours de perche féminine avec Vanessa Boslak.
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