Le parquet suisse élargit une enquête contre Sepp Blatter pour un prêt suspect
Le parquet suisse a élargi une enquête visant l'ancien président de la FIFA Sepp Blatter à un prêt d'un million de dollars consenti en 2010 par l'instance à la Fédération de football de Trinité-et-Tobago (TTFF), a appris samedi l'AFP. Il ne s'agit "pas d'une nouvelle procédure pénale contre Joseph Blatter, elle s'ajoute à l'ensemble des poursuites pénales" contre l'ancien patron de la FIFA (1998-2015), a précisé le Ministère public de la Confédération (MPC) dans un mail.
Ouvert en mai, ce nouveau volet de l'enquête vise deux autres membres éminents de l'organisation faîtière du football mondial, l'ancien secrétaire général Jérôme Valcke et l'ancien directeur financier Markus Kattner. Il porte sur un prêt d'un million de dollars (près de 890 000 euros) que la FIFA a accordé à la TTFF en 2010. Consenti sans intérêts ni garantie, le crédit aurait été rapidement transformé en "subside", selon un document consulté par l'AFP. "J'ai pris connaissance de ce reproche et réfuté totalement son contenu", a réagi M. Blatter.
Cette nouvelle ramification de l'enquête surgit alors que la FIFA est ciblée par de multiples accusations de paiements frauduleux destinés à Jack Warner, radié à vie par la fédération internationale après en avoir longtemps été membre et inculpé pour corruption par la justice américaine.
Sepp Blatter, 84 ans, a cependant bénéficié en mai du classement d'une enquête du MPC portant sur l'octroi à l'Union caribéenne de football, alors dirigée par Warner, d'un contrat de droits télévisés en 2005. Mais le Suisse reste sous la menace d'un autre volet de la procédure pénale, qui porte sur un paiement, tardif et sans trace écrite, de 2 millions de francs suisses (1,88 million d'euros) à Michel Platini.
Ce paiement a valu aux deux hommes une suspension de plusieurs années de toute activité liée au football et empêché Platini de se présenter à la présidence de la FIFA, pour succéder à Blatter. En mai 2018, Platini a été mis hors de cause par la justice suisse.
La décision de classer le volet de l'enquête relatif aux droits télévisés n'a aucun impact sur le reste des investigations. "Les procédures pénales se poursuivront", a martelé samedi le MPC.
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